Les familles des victimes du Bataclan, regroupées en collectif, portent plainte contre X et demandent des comptes à l’Etat après le refus de huit militaires de l’opération Sentinelle d’intervenir aux côtés des policiers au moment des attaques
Deux ans après les attentats du Bataclan qui avaient fait 90 morts, les familles des victimes demandent des comptes à l’Etat français. D’après Le Parisien qui donne l’information, les familles ont en effet porté plainte contre X. Une plainte qui arrive ce vendredi dans le bureau du procureur de la République.
Toujours d’après Le Parisien, les trois avocats des familles des victimes qui se sont regroupées en collectif ont décidé de déposer une plainte pour « non assistance à personne en péril en l’absence d’intervention des militaires lors des attentats perpétrés au Bataclan ». Le Parisien nous a appris que la plainte est initiée par Me Océane Bimbeau, une avocate basée à Lyon.
« Ces huit soldats ont agi sur ordre de leur hiérarchie »
A l’origine de la plainte, un fait marquant que les familles ne digèrent pas. En effet, le soir de la tragédie, huit soldats de l’opération Sentinelle armés de Famas et des armes de guerre, ont catégoriquement refusé d’intervenir aux côtés des policiers de la BAC (Brigade Anti Criminalité). Ces huit soldats ont agi sur ordre de leur hiérarchie, révèle Le Parisien.
Rappelons qu’en 2016, Georges Fenech, le président de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de Paris, avait évoqué la passivité des militaires de la Sentinelle dans une interview accordée à BFMTV. A la question de savoir pourquoi les militaires ne sont pas intervenus, il avait fourni une réponse.
« Nous ne sommes pas en zone de guerre, négatif »
« C’est sans doute le point le plus inexplicable qui mérite éclaircissements. Lorsque les militaires de la BAC sont à l’angle du boulevard Voltaire, ils vont essuyer des tirs de kalachnikov par l’un des trois touristes. Ils ne sont pas en mesure de riposter, ils n’ont que des fusils à pompe. A ce moment-là, il y a huit militaires de la force Sentinelle qui sont sur les lieux. Quatre près d’eux et quatre derrière », disait-il.
Et d’ajouter : « les policiers de la BAC demandent aux militaires d’engager le feu. Ces derniers n’ont pas cet ordre. Les policiers appellent le poste de commandement de la préfecture de Paris. Ils ont eu pour réponse ‘aucun ordre d’engager le feu, nous ne sommes pas en zone de guerre, négatif’. Voilà la réponse du poste de commandement ».
Pour lire l’interview de Georges Fenech sur BFMTV, cliquez ici : Bataclan