Benoît Hamon a été l’invité de RTL ce vendredi 7 Juillet 2017. Il a abordé de nombreux sujets dont l’écologie et sa sortie du Parti Socialiste (PS)
Sur la question de savoir si le rétablissement du jour de carence dans la fonction publique pour lutter contre l’absentéisme marque l’ancrage à droite de l’équipe d’Edouard Philippe, il répond : « oui, il n’y a pas besoin de le prouver, mais ce n’est pas le plus important. La question est qu’il y a des jours de carence dans le privé, ils sont compensés financièrement. Mais là, en l’occurrence dans la fonction publique, le jour de carence qui est rétablie n’est pas compensé financièrement ».
Benoît Hamon ajoute : « ça veut dire qu’on fait des économies sur des gens qui partent en maladie (…) Soyons simple. L’Etat va faire des économies sur des arrêts maladie de ses fonctionnaires, c’est une manière de moins indemniser ceux qui sont en arrêt maladie au motif de lutter contre l’absentéisme. La réalité est qu’on doit s’interroger sur la souffrance au travail (…) ».
« Moi ça ne me surprend pas beaucoup »
Sur la question de savoir si l’annonce de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, de mettre fin aux véhicules thermiques en France est réaliste, il répond : « non seulement c’est très réaliste. Je pense que c’est un des points sur lesquels je suis un peu déçu. Je pense que le plan climat est le bienvenu ».
Dans l’interview, l’ex candidat du PS à la présidentielle française explique que sa déception vient du fait que l’Allemagne fixe la suppression des véhicules thermiques à 2030. « 2030 en Allemagne, pourquoi 2040 en France ? », s’interroge-t-il. Et d’ajouter : « (…) ce que je regrette c’est qu’il n’y ait pas cette impulsion qui justement fixe un calendrier ambitieux à nos industriels pour qu’ils soient demain en pointe, parce que plus innovants, parce que capables de conquérir des marchés (…) ».
Benoît Hamon s’est également exprimé sur le budget 2018 et les promesses de campagne remises à plus tard, notamment la réforme de la taxe d’habitation, les baisses de charge. Il dit ne pas être surpris. « Je ne suis pas tellement surpris si vous vous mettez dans les clous de Bruxelles qui exige tout de suite que l’on baisse les déficits publics (…), moi ça ne me surprend pas beaucoup ».
« L’opposition est à gauche essentiellement »
Sur l’augmentation de la CSG (Contribution Sociale Généralisée) dès l’année prochaine, Benoît Hamon dira : « voilà, c’est-à-dire que les fonctionnaires et les retraités aussi (…) verront une augmentation de la CSG nette qui va impacter leur pouvoir d’achat. (…) Bah, ce qui allait mal hier ira un peu plus mal demain, hélas ».
Sur la question de savoir s’il y a une opposition, il répond : « il y en a une mais elle est un peu plus rétrécie. Elle est à gauche essentiellement ». A la question du journaliste de savoir si l’opposition est dans la rue, il dira : « elle s’exprime de beaucoup de manières, l’opposition. Fort heureusement, elle n’est pas une opposition violente, systématique. Il faut qu’il y ait une opposition sinon il n’y a pas de débat démocratique ».
« Je ne suis pas un fétichiste des appareils »
Le chef de file du « Mouvement du 1er Juillet » dit comprendre mal que l’on puisse gouverner avec la droite et la gauche. « Il n’y a rien de pire que finalement une situation où on prétend gouverner selon le bon sens en prenant ce qui est bon à gauche et à droite. (…). Pourquoi il y a une gauche et une droite ? Parce qu’il y a des projets de société différents. On vise un idéal de société différent ».
Réagissant aux propos de Julien Dray qui l’accuse d’être un enfant gâté et qui dénonce le fait que Hamon n’ait pas voulu rendre des comptes au PS en le quittant, Benoît Hamon répond : « j’ai été élu par la primaire, pas par un parti. (…) Je ne suis pas un fétichiste des appareils. Je ne veux pas me laisser enfermer dans un enclos en un moment où je considère que mon utilité est sans doute plus grande à l’extérieur d’un enclos, d’un parti ».
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