Les conclusions de l’enquête confiée à Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information confirment la thèse d’une cyberattaque qui a visé le Centre national d’enseignement à distance (Cned). L’enquête confirme les accusations de Jean-Michel Blanquer et pointe du doigt la Chine et la Russie comme étant responsables du bug survenu début avril au niveau national. Une accusation qui ne passe pas et que certains ont prise comme une énième tentative de l’Exécutif pour se dédouaner
La France déclare la guerre à la Russie et à la Chine. En effet, moins d’un mois après la sortie d’Emmanuel Macron évoquant ouvertement une ingérence de la Turquie dans les prochaines élections présidentielles françaises de 2022, l’Etat français se tourne désormais vers deux autres puissances étrangères les accusant d’avoir saboté la plateforme de contenu pédagogique « Ma classe à la maison » qui a été très fortement perturbée il y a moins d’une semaine peu après l’annonce du gouvernement de fermer les établissements scolaires en France.
Pris de panique, le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, très affaibli par l’affaire « Syndicat lycéen », avait accusé l’hébergeur OVH d’être responsable du bug. Mis en cause, OVH avait immédiatement démenti. « OVHcloud n’est pas responsable des dysfonctionnements de certains services d’éducation à distance. L’incendie de Strasbourg n’a aucun lien avec ces derniers”, taclait ce 6 avril Michel Paulin, PDG de l’hébergeur, dans une publication sur Twitter.
▶️OVHcloud n’est pas responsable des dysfonctionnements de certains services d’éducation à distance.
▶️L’incendie de Strasbourg n’a aucun lien avec ces derniers.
▶️Des regions ENT affectées et des applications indisponibles ne sont pas hébergées chez Ovhcloud !— Michel Paulin (@michel_paulin) April 6, 2021
Pour se dédouaner, le ministre changera de stratégie et évoque une cyberattaque. « Vous avez des attaques informatiques. C’est le cas de ce qu’il se passe pour le Cned ce matin où vous avez des attaques informatiques, apparemment venues de l’étranger pour (…) empêcher les serveurs de fonctionner. Le travail technique est en train d’être fait pour rétablir cela. Fort heureusement, cela ne touche pas tout le monde partout », détaille Jean-Michel Blanquer.
Face au torrent de critiques en provenance des enseignants et des parents d’élèves, une enquête sera finalement ouverte et les premières conclusions risquent d’être interprétées comme une tentative de voler au secours de l’Exécutif. En effet, d’après une information exclusive du Journal du Dimanche, l’enquête confirme que les cyberattaques proviennent de la Chine et de la Russie.
Les accusations de Blanquer sont-elles réellement fondées? N’a-t-il pas tenté de jeter la faute sur la Russie et la Chine (comme le font souvent les Etats-Unis) pour cacher le manque de préparation que beaucoup d’enseignants dénonçaient vigoureusement? Les deux questions ont toute leur pertinence.
En tout cas, peu après les accusations du ministre, les réseaux sociaux s’étaient enflammés et les réactions des internautes ne manquaient pas d’humour.
Les hackers étrangers très occupés à attaquer « ma classe à la maison »….. ensuite, ils ont prévu de s’attaquer à marmiton
— boumboland (@boumboland) April 6, 2021
Il a quand même osé dire, dans rougir, que c’était à cause d’une attaque informatique de l’étranger. Ils sont en roues libres…
— Jerry Kahn (@Julien_Le_Perse) April 6, 2021
Imagine t’es un hacker et au lieu de pirater une banque tu pirates « ma classe à la maison ». Butin: 23 ados en pyjama qui monosyllabent, un prof qui dit « vous m’entendez ? » 23 fois par minute. Le KGB, c’est plus ce que c’était.
— Olivia_blabla (@Olivia_blabla) April 6, 2021