La justice française a infligé un redressement fiscal de 535 000 euros à Claude Guéant, ancien ministre de l’Intérieur de la France pour « faux, usage de faux, et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée » concernant la vente fictive de deux tableaux
Claude Guéant, à nouveau, dans les filets de la justice. Moins d’un an après son emprisonnement pour détournement, l’ex premier flic de France fait, cette fois-ci, l’objet d’un redressement fiscal de plusieurs centaines de milliers d’euros, comme le révèle le média Capital.fr qui donne l’info.
En effet, d’après cette source, la justice a validé un redressement fiscal d’un montant de 535 000 euros à l’endroit de l’ex ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy dans l’affaire concernant la vente de deux tableaux hollandais. Sur ce sujet précis, Capital.fr apporte des précisions.
« L’affaire des tableaux hollandais a valu en 2015 à Claude Guéant une mise en examen en 2015 pour ‘faux, usage de faux, et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée’ pour avoir participé ‘à la confection d’un ensemble de documents (promesse d’achat, lettre, facture), destinés à formaliser la vente fictive de deux tableaux du peintre flamand Andries Van Artvelt pour la somme de 500.000 euros, et en faisant usage desdits faux’. Mais cette affaire lui vaut aussi un redressement fiscal de 535.000 euros, que la justice vient de confirmer, selon les informations de Capital », révèle le média.
D’après la même source, tout a commencé en 2013 lorsque les enquêteurs, lors d’une perquisition chez Claude Guéant dans l’affaire concernant le présumé financement libyen de la campagne de Sarkozy, découvrent (en épluchant ses comptes en banques) un virement de 500 000 euros datant de 2008. Capital.fr poursuit : « ce virement a permis à l’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy de s’acheter juste après pour 717.500 euros un appartement de 89 mètres carrés rue Weber dans le 16ème arrondissement de Paris »
Mais, interrogé, Claude Guéant affirme que cette somme colossale (500 000 euros) provient de la vente de deux tableaux du peintre hollandais à un avocat malaisien. Sans convaincre les enquêteurs, il ira jusqu’à affirmer que sa femme (décédée) avait acheté les deux tableaux en 1993, puis les avait accrochés dans leur chambre.
Mais, la situation de Guéant se compliquera, comme nous l’apprend Capital.fr qui indique : « hélas, l’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy a du mal à étayer ses dires. Il ne peut fournir un document prouvant l’achat des tableaux, ni même le nom du vendeur. Il produit seulement un certificat d’authenticité des tableaux dressé par un expert qui a entretemps fui à l’étranger après avoir été impliqué dans une affaire de faux certificats… Son épouse, entre-temps décédée, ne peut confirmer ses dires. Sa femme de ménage dit n’avoir jamais vu les tableaux. Un expert en tableaux anciens atteste que les deux toiles valaient en 2008 seulement 30 à 35.000 euros. La maison de vente aux enchères Christie’s indique avoir “vraisemblablement” vendu les deux tableaux en 1990 à une société suisse pour 48.300 euros, frais inclus. Enfin, l’avocat malaisien produit une facture entachée de plusieurs erreurs et fautes d’orthographe. »
Pour rappel, Claude Guéant avait été emprisonné en décembre 2021 pour détournement de fonds publics. Guéant avait été incarcéré dans l’affaire dite des “Primes de cabinets” dans laquelle l’ancien ministre a été condamné à deux ans de prison dont un an ferme. Commentant cette affaire, BFMTV nous en dit plus.
« Cette affaire remonte au début des années 2000 quand Nicolas Sarkozy était alors ministre de l’Intérieur et Claude Guéant son directeur de cabinet. A l’époque, plusieurs membres de ce cabinet se sont versés chaque mois des primes en liquide, des primes prélevées sur une enveloppe destinée aux frais d’enquête et de surveillance (FES) des policiers”, commente BFMTV.
BFMTV poursuit : “la justice reproche à Claude Guéant de s’être versé chaque mois 5.000 euros alors qu’il était à la tête du cabinet à Beauvau entre 2002 et 2004. En janvier 2017, l’ancien ministre a été condamné à deux ans de prison, dont un an ferme. Cette condamnation était devenue définitive en 2019 quand la Cour de cassation a rejeté le pourvoi formulé par Claude Guéant”.