Consciente qu’elle sera un jour appelée à s’expliquer sur son rôle dans la crise sanitaire, Agnès Buzyn, ex ministre de la santé, dit avoir jalousement conservé tous ses échanges avec Macron et Philippe (comme preuves) pour pouvoir se défendre à la barre
Agnès Buzyn est toujours sous le choc. Depuis son limogeage du gouvernement d’Edouard Philippe où elle occupait le poste de ministre de la santé, elle ne décolère pas. Et la crise sanitaire qui a largement terni son image semble lui avoir donné envie de prendre sa revanche.
Rappelons qu’Agnès Buzyn, étrangement actuelle candidate LREM aux municipales, est entrée en guerre contre les ténors du parti depuis son interview accordée au journal Le Monde à la mi-mars et dans laquelle elle affirmait avoir prévenu à temps Emmanuel Macron et Edouard Philippe sur les dangers du coronavirus en Chine.
« Il va y avoir des morts »
« Le 11 janvier, j’ai envoyé un message au président sur la situation. Le 30 janvier, j’ai averti Edouard Philippe que les élections ne pourraient pas se tenir. Je rongeais mon frein », confiait Agnès Buzyn. Et d’ajouter : « quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague de tsunami était devant nous (…). Il va y avoir des milliers de morts ».
Si depuis, l’ex ministre de la santé a presque complètement disparu des radars. Il n’en demeure pas moins qu’elle continue encore de s’entretenir avec ses proches sur son passage au gouvernement. A l’égard de Macron et de Philippe, elle garde une rancœur indescriptible. En attendant sa prochaine sortie médiatique qui risque d’être explosive, ses proches témoignent.
« Elle conserve tous ses échanges avec Macron et Philippe »
« Dès les premiers cas de contaminations en Chine, Agnès m’a tout de suite prévenu : ‘ça va être terrible’. Elle a estimé que maintenir des élections, dans ce contexte, pourrait être compliqué », confie Gilles Le Gendre, député LREM dont les propos ont été cités par Valeurs Actuelles.
L’ex ministre de la santé qui fait face à plusieurs plaintes sait que l’heure du règlement des comptes arrivera inévitablement et s’y prépare d’ailleurs depuis un certain temps. A en croire ses proches, Agnès Buzyn dit avoir conservé tous ses échanges avec Edouard Philippe et Emmanuel Macron au cas où la machine judiciaire se mettrait en marche, ce qui ne devrait pas tarder.