La crise catalane est loin de connaître sa fin. Ce vendredi 27 octobre, Mariano Rajoy, premier ministre espagnol, a demandé au Sénat de lui accorder le pouvoir d’appliquer l’article 155 de la Constitution après le refus de Carles Puigdemont, président de la Generalitat, de convoquer des élections anticipées pour sortir de la crise
La tension entre Madrid et la Catalogne ne faiblit pas. Ce jeudi, après la décision de Carles Puigdemont, président de la Generalitat, de ne pas convoquer des élections anticipées pour trouver une sortie de crise à la situation actuelle que traverse la Catalogne, le gouvernement de Mariano Rajoy ne décolère pas.
Ce vendredi, une séance extraordinaire a été tenue au Sénat espagnol. Le premier espagnol ne recule devant rien. Il a demandé aux membres du Sénat d’appliquer l’article 155 de la Constitution. « Nous sommes face à une décision exceptionnelle », a déclaré Mariano Rajoy au Sénat, expliquant que c’est la première fois depuis 1978 qu’un gouvernement a recours à l’article 155 de la Constitution.
« Ce fut probablement la plus grosse moquerie faite à la démocratie »
« L’article 155 sera adopté parce que la situation l’exige, elle est aussi exceptionnelle, avec des conséquences très graves pour beaucoup de personnes (…) », a déclaré le premier ministre espagnol qui a rappelé qu’en Catalogne, le gouvernement de la Generalitat, a « ignoré les lois, la Constitution et le Statut d’autonomie de la Catalogne » de manière intentionnelle.
Le premier ministre parle de « moquerie ». « (…) Ce fut probablement la plus grosse moquerie faite à la démocratie que nous ayons vue depuis l’approbation de notre constitution il y a presque 40 ans, avec l’exception de la tentative de coup d’Etat de 1981 », dit le premier ministre espagnol.
« Un référendum illégal a été tenu, sans aucune garantie démocratique »
« Au-delà d’avoir liquidé la loi, au-delà d’avoir l’avoir ignorée, au-delà d’avoir inventé une nouvelle légalité, au-delà d’avoir privé aux députés représentants des citoyens la possibilité d’exercer leurs droits, au-delà de tout cela, on a ignoré le Tribunal Constitutionnel, auquel on a tout refusé. (…) Un référendum illégal a été tenu, sans aucune garantie démocratique, aucune et puis on affirme que le peuple de la Catalogne a décidé librement son indépendance », a déploré Rajoy.
Le refus de Carles Puigdemont de convoquer des élections anticipées plonge l’Espagne dans une crise politique sans précédent, probablement la plus grave depuis la fin de la dictature franquiste. Au moment où l’application de l’article 155 se précise, chez les indépendantistes on se précipite pour proclamer la République catalane. Junts Pel Si et la CUP, les deux plus importants mouvements indépendantistes, sont en train d’initier un processus constituant pour déclarer la Catalogne nouvelle république.