La Catalogne pourrait proclamer son indépendance ce mardi 10 octobre 2017. A quelques heures de la comparution de Carles Puigdemont au Parlement catalan, toute l’Espagne retient son souffle tandis que la presse internationale braque ses radars sur une communauté autonome espagnole qui pourrait plonger tout un pays dans le cauchemar
Toute l’Espagne retient son souffle. A seulement quelques heures d’une éventuelle déclaration de l’indépendance de la Catalogne par Carles Puigdemont, président de la Generalitat, c’est l’avenir de tout un pays qui se joue ce mardi 10 octobre. Une proclamation unilatérale d’indépendance signerait probablement l’arrêt de mort de la Catalogne et plongerait l’Espagne dans une crise économico-sociale sans précédent.
Ce mardi, tous les médias du monde ont les yeux braqués dans cette communauté espagnole, l’une des plus riches d’Espagne et pilier de l’économie du pays en raison de son PIB estimé à 224 milliards d’euros. Outre la présence d’importantes entités bancaires, la Catalogne concentre 56% des fonds dédiés aux Start-ups.
« Entre les mains de Carles Puigdemont »
Ce mardi, la Une des médias espagnols est sans précédent. « Entre les mains de Carles Puigdemont », a titré La Vanguardia sur son site. Sans fournir trop de détails, La Vanguardia nous apprend que Puigdemont s’adressera aux Catalans depuis le Parlement. En Une de sa version numérique, El Pais décrédibilise le référendum et révèle les plans secrets de la Catalogne pour déstabiliser l’Etat espagnol.
Dans la presse française, pays frontalier avec la Catalogne, l’événement ne passe pas inaperçu. De nombreux médias ont en effet consacré une « Une » à ce qui pourrait éventuellement se produire ce mardi. Certains insistent sur le doute qui divise les indépendantistes, d’autres mettent en garde contre les risques d’ « une apocalypse économique ».
« Puigdemont pourrait finir comme Companys »
Rappelons que le gouvernement espagnol dirigé par Mariano Rajoy a été catégorique. En cas de déclaration unilatérale d’indépendance, il n’exclut pas d’appliquer l’article 155 de la Constitution qui prévoit de suspendre le statut d’autonomie de la Catalogne et de prendre le contrôle de la Generalitat. Une situation qui pourrait avoir des conséquences extrêmement dangereuses.
Face au refus de Carles Puigdemont d’annuler sa décision de proclamer l’indépendance, le gouvernement hausse le ton. Ce lundi, le vice-président du Parti Populaire, Pablo Casado, a prévenu Puigdemont qu’il pourrait finir come Lluis Companys, le leader catalan qui avait proclamé la République Catalane le 6 octobre 1934. Companys a été arrêté, avant d’être fusillé sur ordre de dictateur Franco.