Claude Goasguen, député LR (Les Républicains) de Paris, s’est attaqué à Emmanuel Macron et à sa propre formation politique lors de son passage sur la chaîne LCI ce lundi 31 Juillet 2017. Il estime que Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France insoumise, est l’ « opposant le plus vigoureux » à Emmanuel Macron
Claude Goasguen, député LR de Paris, a été l’invité de LCI ce lundi 31 juillet. Le député s’est exprimé sur de nombreux sujets dont les incidents à la Gare de Montparnasse à Paris où de nombreux trains ont été annulés et l’agression de la députée LREM Lauriane Rossi, sur un marché de Bagneux (en région parisienne) ce dimanche.
A la question de savoir pourquoi tant de violence, il rétorque : « je crois que l’image des élus s’est profondément dégradée et en particulier la campagne électorale qui s’est déroulée depuis un an n’a pas été très positive pour l’image des élus aussi bien pendant la campagne de François Fillon que celle du Parti Socialiste (PS) ».
« Il ne faut pas jeter tout le monde avec l’eau du bain »
Il ajoute : « Mais, En Marche a lui-même en permanence fustigé l’image des élus. Cela n’empêche pas de condamner la violence absolument mais il y a une espèce de distorsion qui se fait entre l’opinion publique et les élus, et notamment les parlementaires qui est très pénible et sur laquelle, ma foi, des propos d’hommes politiques (…) vont dans un sens qui n’est pas positif ».
Le journaliste lui coupe la parole : « vous êtes en train de me dire que la République en Marche récole ce qu’elle sème ? ». Claude Goasguen enchaîne : « République En Marche a fait campagne contre les élus. (…) On n’est pas sur le chemin qui permet aux élus d’avoir une meilleure image. On est sur le chemin qui continue. Toute la campagne électorale s’est faite là-dessus ».
Le député LR dit partager l’avis de Pascal Terrasse, ancien député PS, pour qui les députés sont devenus aussi aujourd’hui une sorte de « serpillère ». « Ce qui est très grave c’est la distorsion qu’il y a entre la politique et sa réalité. (…) Il y a eu des abus, mais il ne faut pas jeter tout le monde avec l’eau du bain. C’est ce que je reproche au système Macron », confie-t-il.
« C’est la monarchie républicaine avec tous ses excès »
Sur LCI, le député LR livre ses inquiétudes. « Ce qui est inquiétant, c’est qu’au fond on est en train d’affaiblir par exemple le Parlement au profit de l’Exécutif. On va vers un système démocratique qui est de plus en plus technocratique. Il y a quelque part une espèce de populisme technocratique dans En Marche et chez Macron qui est très inquiétant. Macron est en train de casser toutes les structures intermédiaires. Le débat qui va s’installer dans les mois qui viennent, c’est un débat entre les collectivités territoriales, qui ne sont pas à l’Assemblée et le pouvoir exécutif. Donc, ça ne peut pas marcher ».
Le député tire la sonnette d’alarme et estime que cela pourrait très mal se terminer. « Un Français sur deux presque qui a voté pour des partis qui sont prêts à aller dans la rue. Le Front National et les Insoumis, plus les communistes qui sont un peu plus mesurés. Ce sont des gens qui ne croient plus aux institutions. (…) C’est la monarchie républicaine avec tous ses excès. Je crois que c’est fausse route », regrette-t-il.
« Mélenchon est un orateur exceptionnel »
Parlant de la France insoumise, il dira : « Mélenchon est un orateur exceptionnel. Ce que dit Mélenchon correspond à une partie de la population qu’il représente et que Macron ne représente pas ». Il reconnaît que le parti LR est en pleine crise. « Nous sommes en pleine crise, c’est clair », admet le député.
Claude Goasguen poursuit : « l’opposant le plus vigoureux, c’est Mélenchon. Est-ce que pour autant cela peut avoir des conséquences politiques graves ? Ça peut avoir des conséquences politiques graves dans la rue. Quand on regarde le Venezuela qui est l’idole de Mélenchon, on se dit : ‘attention’ ».
« Toutes les décisions qui sont prises ne sont pas légitimes »
Parlant des LR, il dira : « il faut que les Républicains se constituent, que la droite en revienne à des pratiques qui sont des pratiques dignes de ce qu’est la France. (…) J’aime beaucoup Bernard Accoyer qui fait le boulot tout seul, mais nous sommes dans un parti qui, en réalité, ne s’est pas transformé depuis la défaite écrasante de Fillon. (…) Toutes les décisions qui sont prises ne sont pas légitimes, tous les statuts ne sont pas respectés. Ce sont des bandes de copains qui continuent sur le passé ».
Il estime toute de même que le candidat Fillon n’était pas le problème. « (…) Ce n’est pas tant les idées de droite qui sont mortes. Les idées de droite sont fortes. François Fillon, s’il n’y avait pas eu les mécomptes que l’on a connus, avait un très bon programme qui était très apprécié. Ce sont les méthodes. (…) Les méthodes sont complètement obsolètes », dénonce-t-il.
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