En visite au Festival de Film d’Angoulême, François Hollande, ancien président de la France, a lancé un message très fort à Emmanuel Macron. Au moment où les négociations sont en cours entre le patronat et le gouvernement sur la réforme du code du travail, François Hollande demande à Macron de ne demander aux Français « des sacrifices qui ne sont pas utiles »
François Hollande met Emmanuel Macron en garde. L’ancien président français a en effet envoyé un message à son successeur lui conseillant de ne pas demander aux Français de faire des « sacrifices » inutiles. Les propos de François Hollande ont été prononcés lors d’une visite au Festival du Film qui se tient à Angoulême.
« J’avais hérité d’une situation très difficile qui était celle de la crise. Et puis mon successeur a une situation meilleure, mais tant mieux. Ce qui compte maintenant, c’est qu’il en fasse le meilleur usage parce qu’il ne faudrait pas demander des sacrifices aux Français qui ne sont pas utiles », dit-il
Et d’ajouter : « il ne faudrait pas flexibiliser le marché du travail au-delà de ce que nous avons déjà fait, au risque de créer des ruptures. Alors ce qu’il faut, c’est conforter le mouvement engagé, l’investissement, la consommation, le pouvoir d’achat et éviter toute décision qui viendrait contrarier ce mouvement », a déclaré l’ancien président.
« On a jamais créé autant d’emplois ces 12 derniers mois que depuis 10 ans »
Face aux journalistes, le président français défend son bilan. « On a vu qu’à partir de 2015, la croissance était revenue, le chômage avait commencé à diminuer et j’en suis heureux pour mon pays. Ce qui compte, ce n’est pas seulement d’avoir des lauriers même s’il y a eu aussi, avant les compliments, beaucoup de reproches. C’est aussi d’avoir fait en sorte que les Français puissent avoir des conditions de vie meilleures », martèle l’ex locataire de l’Elysée.
François Hollande ajoute : « on a jamais créé autant d’emplois ces 12 derniers mois que depuis 10 ans. Ça faisait donc une décennie qu’on avait pas connu cette intensité dans la création d’emplois. Donc c’est dû au travail des Français, c’est dû aussi aux décisions des entreprises, c’est dû aussi aux choix que j’ai faits et que je revendique ».
« Tout va être libéralisé pour que les patrons fassent ce qu’ils veulent »
Les commentaires de François Hollande interviennent au moment où la réforme du code du travail entre dans sa dernière ligne droite. Ce mardi dans l’après-midi, le gouvernement et les partenaires sociaux ont repris les négociations. Dans la presse, l’on nous apprend que l’organisation patronale (Medef) a ouvert le bal et sept syndicats de salariés et d’artisans suivront jusqu’à vendredi avant la présentation officielle des ordonnances.
Rappelons qu’en juillet dernier, 270 députés avaient voté pour la réforme du code du travail par ordonnances contre 50 qui s’étaient opposés. Dans le camp du non, on retrouve la Nouvelle Gauche (ex PS), les Insoumis et les communistes. Si la décision avait suscité une immense joie chez les partisans LREM, à gauche c’était la consternation. « Avec les ordonnances, tout va être libéralisé pour que les patrons fassent ce qu’ils veulent », avait dénoncé Luc Carvounas, député socialiste.