Colonisation juive en Palestine : choqué, le président israélien évoque l’ « Apartheid »

Le président israélien, Reuven Rivlin, s’est attaqué à la loi passée au parlement israélien ce lundi 6 février 2017 validant l’annexion de terres palestiniennes en Cisjordanie. Pour le président israélien, cette loi pourrait faire d’Israël « un Etat apartheid »

Le président israélien, Reuven Rivlin, a fermement condamné la loi votée par le parlement israélien la semaine dernière, permettant aux autorités israéliennes d’exproprier des terres appartenant à des Palestiniens. Cette loi permettrait en effet de rendre légale la colonisation en Cisjordanie. L’information a été donnée par Haaretz, avant d’être reprise par i24news et Times of Israel.

Le président israélien est droit dans ses bottes. Ce projet de loi ferait qu’Israël soit perçu comme un Etat qui applique la politique d’Apartheid. Il dira : « Israël a adopté le droit international. Le droit international n’autorise pas un pays qui s’y conforme à appliquer ses lois sur des territoires qui ne sont pas sous sa souveraineté. Si tel est le cas, c’est alors une cacophonie légale. Israël serait perçu comme un Etat qui applique la politique de l’Apartheid, ce qu’il n’est pas ».

« Une décision historique »

Rivlin ajoute : « il n’y a pas de question ici. Le gouvernement d’Israël n’est tout simplement pas autorisé à appliquer les lois de la Knesset sur des territoires qui ne sont pas sous la souveraineté de l’Etat israélien ». D’après Times of Israël, le président Rivlin s’est aussi opposé à un projet de loi que des députés du Likoud veulent passer au parlement pour empêcher la Cour de s’opposer à la loi sur l’annexion de propriétés palestiniennes.

Les mises en garde de Reuven Rivlin font en effet allusion à des déclarations tenues en septembre dernier par Yariv Levin, ministre israélien du tourisme. Ce dernier s’était durement attaqué aux juges qu’il avait accusés de s’être « auto-sélectionnés », avant de déclarer que l’attitude des juges n’était ni démocratique, ni correcte.

Il convient de rappeler que la loi a été introduite au parlement israélien ce lundi 6 février. La loi projette d’annexer 3 000 logements construits sur des terres appartenant aux Palestiniens. Le vote avait été salué par la classe politique israélienne. Miri Regev membre du parti Likoud, avait parlé d’une décision « historique ».

« Une loi condamnée par la communauté internationale »

Toutefois, il avait immédiatement suscité l’indignation de la communauté internationale. Les 28 pays membres de l’Union Européenne avaient appelé Israël à retirer cette loi et à éviter de prendre des mesures qui pourraient mener à une escalade de la violence, une situation qui mettrait en danger toute chance de trouver une solution pacifique au conflit israélo-palestinien.

« Je condamne l’adoption de cette loi passée par la Knesset qui annexe des milliers de logements qui étaient construits sur des terres privées palestiniennes en Cisjordanie. La loi peut exacerber les tensions dans la région. J’appelle Israël à respecter ses obligations internationales et à annuler cette loi », avait martelé Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères.