Un article de notre partenaire Politico, journal basé aux Etats-Unis qui revient sur les premières heures de la création de l’Etat d’Israël sous l’administration Harry S. Truman
Le 13 novembre 1945, le président américain Harry S. Truman avait annoncé la création d’un comité d’enquête anglo-américain pour examiner la possibilité de reloger des dizaines de milliers de déplacés juifs européens en Palestine. Dans les dernières semaines de la Seconde Guerre Mondiale, les alliées libèrent plusieurs camps de concentration où les Nazis avaient exterminé des millions de juifs.
Beaucoup de survivants des territoires jadis occupés par les Nazis se retrouvent sans familles, sans domiciles, sans emplois et sans fonds. En Août, Truman reçoit un rapport de la part d’Earl Harrison qui a sévèrement critiqué le rôle de l’armée américaine pour le traitement très dur qu’elle a réservé aux juifs.
Harrison, doyen de la faculté de Droit de l’Université de Pennsylvanie, avait en effet découvert que les juifs étaient maintenus sous garde armé dans les camps de concentration. Son rapport obligea le Département de la Guerre à donner l’ordre au Général Dwight D. Eisenhower d’améliorer les conditions d’accueil dans les camps juifs.
En avril 1946, le comité mixte d’enquête suggère que 100 000 réfugiés juifs soient autorisés à migrer vers la Palestine. Truman écrit au Premier Ministre britannique Clement Attlee (à l’époque la Grande-Bretagne contrôlait encore la Palestine sous un mandat obtenu lors de la Première Guerre Mondiale) lui demandant de l’aide dans le processus de rapatriement.
Les conseillers miliaires du président avaient néanmoins mis en garde contre cette décision de rapatrier les juifs. Leur argument était que les communistes (beaucoup de sionistes étaient communistes) dans un nouvel Etat juif pouvaient mettre en danger l’accès de l’Occident au Pétrole du Moyen-Orient. Pendant un moment, les arguments des conseillers du président prenaient le dessus sur les avis de ce dernier.
Truman et Attlee ont alors mis en place un nouveau groupe bilatéral, connu sous le de l’équipe Morrison-Grady. En juillet 1946, cette équipe trouve un accord accepté par Londres et Washington. Truman avait néanmoins rejeté l’accord, y compris les sionistes qui rejetaient qu’on leur ait accordé une toute portion de terre.
Au début, Truman s’opposait à la création d’un Etat juif. Il essaie tout de même de promouvoir une fédération arabo-juive ou un Etat binational. Il finit par y renoncer en 1947 et soutient l’idée d’une partition de la Palestine en deux Etats. Mais, il continuait à exprimer ses regrets de n’avoir pas obtenu son objectif initial. Il n’a jamais cessé de blâmer l’« ingérence injustifiée » des sionistes américains.
Pendant deux ans, le sujet est au cœur des débats à Washington et aux Nations-Unies jusqu’à ce que les Britanniques se retirent de la Palestine. Truman défie ses conseillers spéciaux et reconnaît le nouvel Etat d’Israël le 14 mai 1948. Après avoir reconnu le nouvel Etat, il fait pression sur le gouvernement israélien pour qu’il négocie avec les arabes sur la question des frontières et des réfugiés.
Il exprime son dégoût « dans la manière dans laquelle les juifs ont géré le problème des réfugiés ». L’invasion de la Palestine par des nations arabes qui se trouvent au long de sa frontière afin d’expulser les juifs a remis en cause toute possibilité d’arriver à des négociations.
Un article entièrement rédigé par le site Politico.com. Il a été intégralement traduit de l’anglais vers le français par le site www.lecourrier-du-soir.com