Park Geun-hye s’est réveillée en prison, vendredi 31 mars. Au terme de longues heures d’une audition commencée la veille à 10 h 30 dans les locaux du palais de justice de Séoul, le juge Kang Boo-yeong, 43 ans et présenté par la presse locale comme un conservateur modéré, a placé l’ex-présidente sud-coréenne en détention provisoire, où elle pourrait passer jusqu’à vingt jours. Redoutant « une destruction de preuve », le magistrat a estimé « étayées » les accusations mentionnées dans la demande de mandat d’arrêt émise le 21 mars par le parquet. Sans consentir le moindre commentaire à la sortie du tribunal devant lequel s’étaient rassemblés ses partisans et ses opposants sous la surveillance de 2 000 policiers, la dirigeante destituée le 10 mars a été transférée au centre de détention situé au sud de la capitale. Près de vingt jours après avoir dû renoncer au confort de la Maison Bleue – la résidence présidentielle sud-coréenne – et sans jamais s’être publiquement exprimée sur sa destitution sinon pour affirmer que « la vérité finira par éclater », elle a rejoint le patron du conglomérat Samsung, Lee Jae-yong, et surtout son amie de quarante ans Choi Soon-sil, à l’origine du scandale qui a éclaté en octobre 2016 et précipité sa chute.