L’institut américain Oakland Institute et 39 ONGs ont adressé une lettre ouverte à l’ONU lui demandant de rompre tous ses contrats avec le groupe Bolloré qu’elles accusent d’être impliqué dans des affaires de corruption en Afrique et en Asie
Les intérêts du milliardaire Vincent Bolloré sont-ils en danger? Difficile de répondre à cette question à l’heure actuelle. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que son business en Afrique suscite un vrai malaise chez les organisations internationales qui se sont plaintes auprès des Nations-Unies.
En effet, ce 24 mai, l’institut américain The Oakland Institute et 39 organisations basées dans 16 pays ont demandé à l’ONU, dans une lettre ouverte, de rompre tous ses contrats avec le milliardaire français. Ainsi, dans un communiqué intégralement lu par Lecourrier-du-soir.com, les signataires de la lettre ouverte tirent à boulets rouges sur le propriétaire de CNews.
« Les activités douteuses de Bolloré dévoilées au grand jour »
« Le Groupe Bolloré est l’un des plus grands fournisseurs de l’ONU. Les Nations-Unies rémunèrent Bolloré à hauteur de 50 millions de dollars par ans pour des frais de logistiques et d’autres services. Entre 2015 et 2019, plusieurs entités de l’ONU dont UN Procurement Division, World Food Programme et l’UNICEF ont signé plus de 200 contrats avec le Groupe Bolloré pour un montant de plus de 4 milliards de dollars », révèlent les ONGs.
Les signataires accusent la société Sofcin (dont le milliardaire Bolloré est actionnaire) d’être impliquée dans des activités frauduleuses en Afrique et en Asie. « Pendant des années, Sofcin a été cité dans des affaires d’expropriations de terres et de violations de droits de l’homme. Après avoir perdu leurs terres au profit de Sofcin, des communautés locales en Afrique et en Asie aurait même été victimes de violence, d’intimidation et de détresse psychologique », dénoncent les 40 ONGs.
« Collaborer avec Bolloré est une violation du code de conduite de l’ONU »
Et de poursuivre : « ensuite, le groupe Bolloré a été accusé de corruption et de pratiques illégales dans des contrats opaques qui lui ont permis d’acquérir des ports en Afrique. Le 23 février 2021, après avoir plaidé coupables pour corruption, Vincent Bolloré et d’autres chefs d’entreprises avaient accepté de payer une amende de 12 millions d’euros pour clore le dossier. Le juge a rejeté cette offre estimant que les accusations étaient trop sérieuses pour être réglées à l’amiable et qu’ils doivent répondre de leur acte devant les tribunaux ».
Dans le communiqué en question, les signataires n’y vont pas de main morte. Ils estiment que faire du business avec Bolloré serait une violation flagrante du code de conduite des Nations-Unies en matière de droits de l’Homme. Parlant des agences de l’ONU qui coopèrent avec le groupe Bolloré, les 40 ONGs précisent : « elles sont responsables des pratiques de leurs entreprises ».
Pour lire le communiqué dans sa version originale, cliquez ici : Communiqué
Pour lire le rapport dans sa version originale, cliquez ici : rapport Bolloré ONU