Olaf Schulz, chancelier allemand, vient d’encaisser une lourde défaite ce 15 mai lors des élections législatives qui se sont déroulées en Rhénanie du Nord-Westphalie, région la plus stratégique du pays. Une mauvaise nouvelle qui tombe au mauvais moment pour Emmanuel Macron qui compte sur son allié allemand pour replacer l’Europe au sommet de l’échiquier géopolitique international dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine
Il a été l’un des premiers dirigeants occidentaux à avoir félicité Emmanuel Macron le soir de sa victoire contre Marine Le Pen. Mais, ironie du sort! Moins d’un mois après, il essuie une défaite historique alors qu’il vient à peine d’être élu chancelier allemand, de quoi susciter de vives craintes quant à l’avenir du couple franco-allemand, plus nécessaire que jamais en ces temps de crise.
Olaf Scholz, actuel chancelier allemand, a reçu une claque lors des élections législatives allemandes en Rhénanie du Nord-Westphalie, région la plus stratégique du pays. C’est du moins l’information que Lecourrier-du-soir.com a obtenue de plusieurs sources fiables, dont le média allemand Deutsch Welle.
En effet, à en croire ce média, le parti d’Olaf, SPD (Social Democrat), n’a obtenu que 27% des voix contre 35,7% pour le parti conservateur CDU (Christian Democrat) auquel appartient Angela Merkel. Dans ces élections, les écologistes ont également obtenu un bon score, en récoltant 18,1% des voix.
D’après Deutsch Welle, l’enjeu de ces législatives étaient de taille compte tenu du fait que la région Rhénanie du Nord-Westphalie abrite les plus grandes villes allemandes (Cologne, Bonn, Dortmund, Düsseldorf et Essen) mais aussi du fait que 13 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes.
Analysant la débâcle du chancelier Scholz, le média allemand, TheLocal.de, parle d’une « lourde défaite », d’autant plus que le parti du chancelier (SPD) a récemment encaissé une grosse claque lors d’une élection qui s’est déroulée à Schleswig-Holstein, une petite ville située au Nord du pays.
Dans la presse, l’on apprend que la défaite du chancelier allemand dans la région la plus stratégique du pays est un signal très fort avertissant ce dernier qu’il risque de ne pas rester longtemps à son poste, ce qui serait un désastre pour Emmanuel Macron qui mise beaucoup sur Berlin pour réformer l’Union Européenne.
D’ailleurs, dans son discours prononcé à Strasbourg ce 9 mai, le président français n’avait pas manqué de souligner l’importance du couple franco-allemand pour le bon fonctionnement de l’Europe. « Ensemble, avec l’Allemagne, nous portons l’ambition d’une Europe plus forte, plus souveraine, plus unie et plus démocratique, à la hauteur des défis auxquels nous sommes confrontés », twittait-il.
Ensemble, avec l’Allemagne, nous portons l’ambition d’une Europe plus forte, plus souveraine, plus unie et plus démocratique, à la hauteur des défis auxquels nous sommes confrontés. pic.twitter.com/dr7yvoW064
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 9, 2022
Et ce n’était pas tout. Après son discours d’investiture, Macron avait fait savoir qu’il se rendrait en Allemagne pour y effectuer sa première visite. « Après mon investiture samedi, pour mon premier déplacement international, j’ai voulu marquer l’importance de l’amitié franco-allemande. Ce souhait m’était d’autant plus cher que nous nous retrouvons le 9 mai, Journée de l’Europe. Heureux de te retrouver, cher Olaf », avait-il révélé.
Après mon investiture samedi, pour mon premier déplacement international, j’ai voulu marquer l’importance de l’amitié franco-allemande. Ce souhait m’était d’autant plus cher que nous nous retrouvons le 9 mai, Journée de l’Europe. Heureux de te retrouver, cher Olaf. pic.twitter.com/LHYcfGU32q
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 9, 2022
Sur la défaite historique du SPD, de nombreux analystes évoquent la position très timide du chancelier Olaf dans la guerre en Ukraine, notamment sa décision de ne pas livrer des armes à Kiev. Une décision sur laquelle son gouvernement était finalement revenu face à la forte pression nationale et internationale.