Mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron. Alors que sa nouvelle ministre de la Santé vient d’être épinglée par la justice après la révélation de Mediapart qui l’accuse d’avoir touché 20 000 euros de cadeaux non déclarés des industries pharmaceutiques, c’est désormais Murielle Pénicaud, ex ministre du Travail, qui vient d’être mise en examen dans une affaire dans laquelle le nom du président de la République est cité.
C’est du moins l’information que a été donnée ce 22 décembre par le journal Le Monde qui nous explique que l’ex ministre du Travail est poursuivie pour « complicité de favoritisme » dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en mars 2017 par le parquet de Paris dans l’affaire dite « Business France ».
L’enquête en question vise une soirée qui s’est tenue à Las Vegas (Etats-Unis), en janvier 2016, à la demande d’Emmanuel Macron, à l’époque ministre de l’Economie de François Hollande. « Cette enquête vise une soirée organisée au pas de charge à Las Vegas, le 6 janvier 2016, et destinée à mettre en lumière la high-tech et les start-up françaises. L’événement dit ‘French Tech’ avait eu lieu en marge du Consumer Electronics Show, grand raout de l’innovation technologique, à la demande pressante d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique de François Hollande et désireux d’étaler ses ambitions présidentielles », rapporte Le Monde.
Et la même source d’ajouter : « c’est Business France, un organisme public destiné à la promotion de l’image économique de la France sur le plan international, placé sous la tutelle de Bercy et alors dirigé par Mme Pénicaud, qui était à la manœuvre pour cet événement au luxueux hôtel The Linq de Las Vegas, dont le coût global s’est élevé à 381 000 euros, une facture ramenée à 289 000 euros après négociations ».
Et c’est le montant de 289 000 euros qui pose problème car, d’après les informations obtenues par Le Monde, cette somme est supérieure au plafond qui est fixé à 207 000 euros. « Or, ce montant était supérieur au plafond (207 000 euros) à partir duquel Business France aurait dû lancer un appel d’offres pour l’organisation de cette soirée, à laquelle a participé M. Macron, barbe de trois jours, et des centaines d’entrepreneurs français (dont Pierre Gattaz, alors patron du Medef) et de journalistes », explique le média français.
Pourtant, sans aucune mise en concurrence, c’est l’agence de communication Havas qui sera choisie pour organiser cet événement. « Mais l’organisation de cet événement a été confiée, sans mise en concurrence, à l’agence de communication Havas, mise en examen pour « recel de favoritisme » dans ce dossier en 2019. L’agence a toujours clamé avoir été choisie dans le cadre d’un contrat-cadre, paraphé en 2015 avec Business France, et qui serait censé octroyer à Havas une forme d’exclusivité », révèle Le Monde.
La même source de poursuivre : « c’est un rapport critique de l’Inspection générale des finances qui avait relevé des dysfonctionnements dans l’organisation de cette soirée, l’absence d’appel d’offres et la méconnaissance des règles par Business France. Ledit rapport, transmis par Bercy, avait conduit le parquet de Paris à ouvrir une enquête sur cette soirée de Las Vegas ».