Interrogé par le média américain The Washington Post, Oleksiy Arestovych, conseiller militaire de Zelenski, s’oppose fermement à l’idée d’interdire aux ressortissants russes d’entrer dans les pays de l’Union Européenne
Un projet mort-né? Allez savoir. En tout cas, en pleine guerre en Ukraine, le président ukrainien, Volodymir Zelenski, risque de s’attirer des ennuis jusque dans son propre gouvernement en proposant aux pays de l’Union Européenne et aux Etats-Unis d’interdire l’accès à leur territoire aux ressortissants russes.
Mais, à peine annoncée, l’idée est déjà rejetée par l’Allemagne dont le chancelier, Olaf Scholz, a été très clair sur le sujet lors de son déplacement à Oslo (Norvège). Interpellé sur l’interdiction des ressortissants russes de fouler le sol européen, sa réponse était celle-ci : « ceci n’est pas la guerre du peuple russe. C’est la guerre de Poutine et nous devons être clairs sur ce sujet ».
Le chancelier allemand avait également tenu à faire remarquer que plusieurs citoyens russes sont en train de fuir la Russie car n’étant pas en phase avec la politique du régime en place. Pendant ce temps, le sujet est sur la table mais pourrait déclencher une nouvelle crise politique au sein de l’UE où certains estiment qu’interdire les Russes d’entrer en Europe est une bonne décision.
Mais, apparemment, il n’y a pas que les Allemands à s’opposer à cette idée de Zelenski. En Ukraine aussi, dans l’entourage du président, l’idée d’interdire aux Russes d’entrer en Occident est ouvertement rejetée par certains. C’est du moins ce que Lecourrier-du-soir.com a appris du média américain The Washington Post.
En effet, d’après cette source, Oleksiy Arestovych, conseiller militaire de Zelenski, n’y est pas favorable. Interrogé par le Washington Post, il a ouvertement affiché son désaccord. « Je ne suis pas favorable à la responsabilité collective, mais plutôt individuelle », a-t-il déclaré se disant toutefois favorable à ce que l’interdiction cible les personnes qui soutiennent le régime.
La position du conseiller de Zelenski poussera-t-elle les Européens à changer d’avis sur ce sujet très sensible qui commence déjà à faire réagir d’importantes personnalités? Le débat est ouvert. Néanmoins, en attendant que la question soit résolue, des pays hostiles à la Russie ont déjà assumé ouvertement leur position sur ce sujet.
C’est le cas de l’Estonie dont la première ministre Kaja Kallas, dans un twitte posté 09 août, n’a pas mâché ses mots. “Arrêtez d’accorder des visas aux Russes. Visiter l’Europe est un privilège, pas un droit de l’homme. L’espace aérien doit être fermé. Cela veut dire que pendant que les pays de l’espace Schengen continuent de délivrer des visas, les voisins de la Russie portent le fardeau. Il est temps de mettre fin au tourisme en provenance de la Russie immédiatement”, a-t-elle réagi.
Stop issuing tourist visas to Russians. Visiting #Europe is a privilege, not a human right. Air travel from RU is shut down. It means while Schengen countries issue visas, neighbours to Russia carry the burden (FI, EE, LV – sole access points). Time to end tourism from Russia now
— Kaja Kallas (@kajakallas) August 9, 2022
Et l’Estonie n’a pas le seul pays européen à refuser d’accorder des visas aux Russes. Car, ce 14 août, dans un twitte posté sur son compte officiel, Andriy Yermak, proche du président polonais, a également fait savoir que son pays interdira l’accès sur son territoire à tous les ressortissants russes.
🇵🇱Poland will not issue visas to citizens of the Russian Federation. So, Poland joins Finland, Estonia, Latvia and Denmark in the just cause of introduction an European-wide ban on issuing tourist visas to the terror state nationals.
Congrats, Russia. The visa ban is coming.
— Andriy Yermak (@AndriyYermak) August 14, 2022