Pfizer annonce, dans un communiqué publié ce 14 juin, avoir suspendu un essai clinique car jugeant que sa pilule Paxlovid n’a pas été efficace pour lutter contre le Covid chez les personnes à risque standard
Le Paxlovid, une nouvelle fois, sur la sellette. Le comprimé de Pfizer pour lequel des Etats ont dépensé des millions de dollars vient d’encaisser un nouveau coup dur. En effet, d’après plusieurs sources fiables, le géant pharmaceutique Pfizer a arrêté un recrutement dans l’essai de Paxlovid chez la population à risque standard, jugeant que la pilule n’est pas efficace pour cette catégorie de personnes.
C’est du moins l’information révélée ces dernières heures par plusieurs sources dont FiercePharma.com. Selon cette source spécialisée dans l’information médicale, l’arrêt de ce recrutement s’explique par le fait que le géant pharmaceutique estime que le Paxlovid est uniquement efficace pour les patients en état critique.
A en croire la chaîne CNN, Pfizer avait recruté 1 100 personnes âgées de 18 ans et plus. Pour prendre part à cet essai, les candidats devaient être atteints de Covid pendant les 5 derniers jours et devaient continuer à présenter des symptômes. Dans un communiqué rendu public sur son site officiel, le géant pharmaceutique est arrivé à la conclusion qu’il n’était pas prouvé que le Paxlovid permette de réduire les symptômes du Covid chez la population à risque standard.
Il convient de souligner que ce n’est pas la première fois que le Paxlovid de Pfizer connaît des ennuis. En effet, en avril dernier, dans un communiqué publié sur son site, le géant pharmaceutique reconnaissait que son comprimé (anti-Covid) Paxlovid n’a pas été efficace dans le traitement du Coronavirus chez les adultes vivant avec des personnes infectées.
Dans son travail d’investigation, Lecourrier-du-soir.com avait pu retrouver le communiqué original. On pouvait y lire : “dans cet essai, comparé au placebo, Pfizer n’a observé des réductions de risque qu’à hauteur de 32% et 37% chez les adultes à qui le Paxlovid a été administré pendant 5 ou 10 jours”.
Et le communiqué de poursuivre : “ces résultats n’ont pas été statistiquement importants et donc, le premier objectif qui était de réduire l’infection chez les adultes exposés au virus en famille n’a pas été atteint”. Pfizer parlait d’un essai clinique auquel avaient pris part 3 500 patients, tous traités avec le médicament Paxlovid.
Réagissant à cette publication, Albert Bourla, PDG de Pfizer, n’avait pas caché sa déception. “Bien que nous soyons déçus de cette étude, ces résultats n’ont pas d’impact sur la forte efficacité ainsi que sur les données fiables que nous avons observées lors de notre premier essai”. Bourla se félicite tout de même qu’il y ait toujours une forte demande de Paxlovid à travers le monde.
Pourtant, malgré les déboires, le comprimé de Pfizer ne connaît pas la crise. Car, d’après les informations obtenues par Lecourrier-du-soir.com auprès du média FiercePharma, l’entreprise espère toucher 22 milliards de dollars de la vente de ce médicament dont les Etats ont commandé des millions de doses.
Ainsi, renseigne la source, “Pfizer prévoit entre 98 et 102 milliards de dollars de bénéfices tirés de ses ventes. De ce montant, Comirnaty devrait rapporter 32 milliards à l’entreprise tandis que Paxlovid rapporterait 22 milliards de dollars”.