Quatre ans après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, le gouvernement américain s’active en coulisse pour organiser une rencontre officielle entre Joe Biden et le prince héritier, Mohamed Ben Salman qui, d’après la CIA, a lui-même, commandité le meurtre du journaliste
Business as usual! En tout cas, quatre ans après la mort du journaliste saoudien, Jamal Khasoggi, dont l’assassinat a été commandité par le régime saoudien, celles et ceux qui appelaient à rétablir les faits dans cette affaire risquent d’être déçus quand ils apprendront la rumeur qui circule dans les coins et recoins de Washington.
En effet, d’après plusieurs sources dont la chaîne CNN qui donne l’exclusivité, le président des Etats-Unis, Joe Biden, s’apprête à rencontrer le prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salman, l’homme accusé d’avoir été derrière l’assassinat de Jamal Khashoggi, journaliste saoudien tué en Turquie en 2018.
A en croire la chaîne américaine, les deux hommes pourraient se rencontrer dès le mois prochain. Toujours selon la même source, l’administration Biden s’active en coulisse pour organiser la première rencontre officielle entre deux hommes. Dans les couloirs de la Maison Blanche, la question n’est plus « si », mais « »quand », précise CNN.
En cherchant à rencontrer le prince héritier saoudien, Joe Biden tente-t-il de normaliser ses relations avec l’homme fort de Riyad qu’il avait traité de « Paria »? En effet, lors de la campagne présidentielle de 2019 aux Etats-Unis, l’actuel président américain avait été interpelé sur un rapport de la CIA confirmant que Ben Salman avait bien commandité le meurtre de Khashoggi.
A cette question, Biden avait apporté une réponse ferme qui avait fait le tour de la planète. « Khashoggi a été tué et dépecé et je pense qu’il a été tué sous les ordres du prince héritier saoudien. Et je veux que ça soit très clair : ‘nous n’allons pas leur vendre des armes, nous allons leur faire payer le prix et les réduire en parias, car c’est ce qu’ils sont », avait déclaré Biden.
Trois ans plus tard, le locataire de la Maison Blanche semble avoir changé d’avis en raison probablement du contexte géopolitique international. Pour rappel, la position de l’Arabie Saoudite en tant qu’allié des Etats-Unis s’est renforcée, grâce à la guerre en Ukraine. En effet, dopée par cette guerre, Saudi Aramco, compagnie nationale saoudienne d’hydrocarbures, a vu ses profits flamber de manière exponentielle. L’entreprise dit avoir engrangé 39 milliards de dollars de bénéfices en seulement trois mois.
Sollicitée par la Chine, la Grande-Bretagne et d’autres puissances économiques occidentales, l’Arabie Saoudite se repositionne en tant que leader mondial. Ayant compris cela, les Etats-Unis ne veulent surtout pas que Riyad tombe entre les mains de la Chine et de la Russie, ce qui les mettrait en danger.
Pour rappel, Jamal Khashoggi, de nationalité saoudienne, a été tué en 2018 en Turquie alors qu’il se rendait au consulat saoudien d’Istanbul pour y effectuer des démarches administratives. Son assassinat sauvage perpétré à l’intérieur du Consulat avait choqué le monde. Pourtant, et étrangement, aucune sanction lourde n’avait été prise par l’Occident. Pire, peu après les faits, le régime saoudien avait obtenu un soutien de taille de Donald Trump, à l’époque président des Etats-Unis.