Quelques heures après le coup d’Etat militaire au Zimbabwe, les réactions vont bon train. Au Zimbabwe, les vétérans de guerre et l’opposition soutiennent ouvertement l’armée
Au Zimbabwe, c’est bientôt la fin du régime Mugabe. En effet, ce mercredi, l’armée zimbabwéenne avait fait une déclaration à la télévision d’Etat annonçant avoir pris le contrôle des principales institutions du pays. Dans son message, Sibusiso Moyo, le porte-parole de l’armée, avait fait savoir que le président Mugabe et sa famille allaient bien.
Dans son message, le porte-parole avait écarté la thèse d’un coup d’Etat militaire, assurant que l’armée ciblait uniquement des proches de Mugabe qui selon lui posaient un sérieux problème au sein de Zanu-PF, le parti du président Robert Mugabe, au pouvoir depuis plus de 35 ans.
« Nous ne ciblons que les criminels qui entourent Mugabe »
« Tout d’abord, nous voulons rassurer la nation que son Excellence, le Président de la République du Zimbabwe, chef d’Etat du gouvernement, Commandant en chef de l’armée zimbabwéenne, Robert Mugabe et sa famille sont sains et saufs et leur sécurité est garantie », avait-t-il déclaré.
Et au porte-parole de l’armée d’ajouter : « nous ne ciblons que les criminels qui l’entourent qui commettent des crimes qui causent une souffrance sociale et économique au pays afin de les traduire en justice. Dès que nous aurons accompli notre mission, nous espérons qu’il y aura un retour à la normale ».
Dans la presse sud-africaine, on avait immédiatement fait état d’une arrestation de Robert Mugabe et de sa famille par l’armée. Une information qui n’avait pas été confirmée, ni infirmée par la presse zimbabwéenne. Ce jeudi, il ne fait plus de doute qu’il s’agissait bien d’un coup d’Etat militaire qui a suscité des vagues de réactions un peu partout dans le monde.
« L’opposition soutient l’armée »
Au Zimbabwe, les réactions ont été légion. Les vétérans de guerre, jadis alliés à Robert Mugabe, ont annoncé leur soutien à l’armée pour restaurer l’ordre dans le pays. Dans un communiqué publié ce mercredi, Victor Matemadanda, porte-parole des vétérans de guerre, est sans ambages. « le Zimbabwe se dirigeait vers le chaos et c’est pour cette raison que nous restons du côté de l’armée », a-t-il écrit.
Même son de cloche dans l’opposition. En effet, les partis de l’opposition ont aussi apporté leur soutien à l’armée. Des partis tels que l’APA (Alliance pour l’Agenda du Peuple), ou encore ZimPF (Le Peuple du Zimbabwe d’abord) ont publié des communiqués appelant l’armée à mettre en place un gouvernement de transition qui sera composé de civils afin de préparer des élections.