Coupure de l’Internet au Sénégal : la dernière manœuvre du dictateur Macky Sall, grand allié de Macron en Afrique

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L’ultime manœuvre d’un régime qui tremble et qui ne sait plus à quel saint se vouer.

Trois jours après le chaos politico-social qui plonge une grande partie du Sénégal dans un climat insurrectionnel sans précédent, l’Etat, dirigé par Macky Sall, fidèle allié de Macron en Afrique francophone, a pris la décision de couper l’internet des données mobiles, une mesure liberticide fermement dénoncée par les organisations de défense des libertés individuelles.

En effet, la nouvelle de cette énième forfaiture du régime en place a été annoncée, ce 04 juin, dans un communiqué émis par Moussa Bocar Thiam, ministre de la communication, des télécommunications et de l’économie numérique.

Et le motif évoqué est une vaste fumisterie. Le ministre justifie cette mesure par le besoin urgent de préserver la population sénégalaise de la « diffusion de messages haineux et subversifs dans un contexte de trouble à l’ordre public ». Là, on entre clairement dans l’infantilisation de la population et en Démocratie, c’est inadmissible.

Ceci dit, il est important de faire remarquer que l’Etat sénégalais fait allusion aux nombreux influenceurs qui, ces derniers mois, ont été très actifs sur les réseaux sociaux dénonçant vertement la gestion despotique du pouvoir dans des vidéos virales suivies par des dizaines de milliers d’internautes, pour la plupart basés dans la diaspora.

Mais, la question à se poser est celle de savoir si l’Etat a le droit, au nom d’une menace virtuelle totalement fabriquée, de couper la connexion internet à 17 millions de Sénégalais, leur privant ainsi d’un droit fondamental d’informer et de s’informer. La question se pose et les experts en la matière ne manqueront certainement pas de nous édifier.

Je tiens à préciser qu’au-delà d’être maladroite, la décision est d’une gravité extrême car pouvant faire perdre à l’Etat des milliards de FCFA si l’on prend en compte toutes les activités (transfert d’argent, presse en ligne…) qui ne peuvent s’exercer sans le précieux sésame : internet.

Ce qu’il convient de noter ici, c’est que la justification brandie par le pouvoir en place n’a aucun fondement. Ni juridique, ni politique, ni sécuritaire. C’est une énième tentative de Macky Sall de censurer à tour de bras toutes les opinions négatives qui pourraient avoir une répercussion à l’étranger dans un contexte où la répression policière notée ces derniers jours au Sénégal suscite l’immense préoccupation de la communauté internationale.

Cette situation inédite que vit le pays est d’autant plus périlleuse qu’elle met Macky Sall face à ses propres contradictions, pour ne pas dire ses propres mensonges. En effet, il y a dix ans, dans une interview accordée à la presse sénégalaise et dans laquelle il faisait référence à l’incontournabilité des réseaux sociaux dans la lutte contre la dictature au Sénégal, il disait ceci : « il faut que le futur président de la République, quel qu’il soit, se dise qu’il y’a une vigie populaire, une vigie citoyenne qui est là, qui va observer les faits et gestes du nouveau pouvoir, c’est ce que j’appelais la magie du clic à travers les réseaux sociaux qui fera face à la toute-puissance du fric et du flic. Donc, quel que soit le président, il ne peut plus se permettre de faire ce qu’il veut ; les majorités aussi ne peuvent plus se permettre de faire ce qu’elles veulent ».

Dix ans plus tard, il fait tout le contraire, agissant en parfait dictateur. Heureusement que les défenseurs des libertés ont immédiatement élevé la voix pour dénoncer cette nouvelle attaque à la liberté d’expression. Mais, la question à se poser est celle de savoir combien de temps le peuple sénégalais devra s’habituer à accepter les desiderada d’un président qui ne dirige plus rien et dont le pouvoir ne s’exerce que par la peur, la violence et l’intimidation.