Le Conseil Scientifique a transmis au gouvernement les deux options à suivre pour juguler la propagation du virus en France : l’Exécutif devra choisir entre reconfiner une partie de la France ou avancer l’heure du couvre-feu à 19 heures ou les deux et d’après plusieurs sources proches du gouvernement, le reconfinement local a été privilégié face à la montée spectaculaire des cas
La messe est dite. Face à la propagation rapide du virus sur le territoire français, le couvre-feu semble n’être plus suffisant. Dans sa lutte contre la pandémie, l’Etat veut taper plus fort en adoptant des mesures plus restrictives, quitte à susciter l’immense colère des citoyens. Et le scénario du reconfinement local n’est désormais plus écarté.
En effet, il y a une semaine, des sources proches de l’Elysée avaient évoqué la réticence des ministres du gouvernement de recourir à une telle mesure qui, en plus d’être restrictive, était une menace sérieuse à l’économie qui ne tient plus. Désormais, le terme « reconfinement » n’est plus un tabou. De source proche, il est l’ultime recours envisagé par l’Exécutif pour juguler l’avancée du virus.
C’est du moins l’avis de Jean-François Delfraissy, président du Conseil Scientifique. Pour cette personnalité, il y a désormais deux options qui s’imposent : un couvre-feu généralisé avec des heures plus avancées ou un reconfinement ciblé. Ce lundi, sur RTL, ses propos ont été sans ambages.
Sur les deux options, il dira : « la première, c’est d’aller vers un couvre-feu plus massif à la fois dans ses horaires, à la fois dans son étendue au niveau du territoire national et qui puisse également être mis en place le week-end. Donc, c’est quelque chose de beaucoup plus dur que le couvre-feu actuel ».
Et d’ajouter : « la deuxième stratégie est d’aller directement vers un deuxième confinement moins dur que celui qui a eu lieu pendant le mois de mars. C’est ce qu’on appelle un peu le confinement de type irlandais qui permet à la fois le travail, qui évidemment s’accentue en termes de télétravail qui permettrait probablement de conserver une activité scolaire et qui permettrait de conserver aussi un certain nombre d’activités économiques et qui pourrait être de courte durée s’il était mis en place maintenant et qui serait suivi lui-même de condition de déconfinement très particulière puisqu’on déconfinerait en passant probablement par un couvre-feu, c’est-à-dire ça serait l’inverse. On démarerait par quelque chose de dur et ensuite, on réduirait ».
« 2 options sont sur la table : un élargissement du #CouvreFeu ou un #confinement moins dur. Dans les deux cas, les écoles devraient rester ouvertes », selon le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy invité de #RTLMatin avec @BSportouch pic.twitter.com/xxqSqHZNKG
— RTL France (@RTLFrance) October 26, 2020
Pour le moment, l’Exécutif ne donne aucune piste préférant se murer dans un silence total concernant l’hypothèse d’un second reconfinement au moment où la France a franchi le cap des 100 000 cas par jours. Cependant, des hommes politiques ont déjà commencé à vendre la mèche. C’est le cas notamment de Jean Rottner, président de la Région Grand Est qui, dans un twitte posté ce 25 octobre, n’a laissé place à aucune ambigüité : « ce soir, j’ai réuni mon exécutif. Nous allons certainement vers un reconfinement. Différent du premier. Mais, nous allons devoir anticiper, écouter, inventer et aider ».
Ce soir j’ai réuni mon exécutif.
J’ai la certitude que nous allons vers un confinement.
Différent du premier.Mais nous allons devoir anticiper, écouter, inventer et aider.
J’ai demandé à chacun d’entre eux d’être prêt dès cette semaine pic.twitter.com/BNx3rFTz3l
— Jean ROTTNER (@JeanROTTNER) October 25, 2020