Le peuple n’a cessé d’exiger un dépistage massif des Français afin d’éviter la propagation du virus. Tout ce qu’il a obtenu en retour a été un pistage massif. En effet, l’absence de dépistage massif qui aurait permis de juguler la propagation rapide du virus a provoqué le divorce entre le peuple et ses dirigeants, d’autant plus que l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et des experts de renommée internationale ont loué le dépistage massif dans la lutte contre le Covid-19.
Le 23 mars, le très controversé Didier Raoult, infectiologue marseillais, avait défié l’Etat en organisant une séance de dépistage à Marseille largement relayé dans les médias. Le professeur marseillais reste convaincu que le dépistage massif permettrait de limiter le nombre de cas atteints de Covid-19.
Et il n’est pas le seul. Tout récemment, Philippe Douste-Blazy, ancien ministre de la Santé, a également appelé au dépistage qu’il considère comme un moyen efficace de freiner le virus. Sur la question du dépistage, il disait ceci : « l’idéal aurait été de dépister massivement. Les Asiatiques qui ont connu la crise de Sras en 2002 ont pu le faire, parce qu’ils avaient les stocks de masques et les tests suffisants. Alors que nous, non (…). L’évolution de l’épidémie dépendra de notre capacité à tenir le dépistage et le traitement ».
Depuis le début de la crise, la question du dépistage est de plus en plus abordée. L’Exécutif a du mal à trancher et les professionnels de santé désespèrent. « Il faut tester massivement et séparer les plus et les moins, si on ne le fait pas, l’hécatombe va continuer », a prévenu Philippe Juvin, Professeur de médecine interrogé par Sud Radio. Contrairement à l’Allemagne qui réalise entre 300 000 et 500 000 tests par semaine, la France traîne les pieds.
Ce qui est étonnant est que le gouvernement éprouve d’énormes difficultés pour procéder à un dépistage massif des citoyens. Cependant, quand il s’agit de les pister, autrement dit de les surveiller et les espionner, un arsenal très lourd a été mis en place. En effet, un partenariat est noué avec des géants technologiques et des sommes d’argent faramineuses sont déboursées pour surveiller le déplacement de chaque citoyen.
Ce que le gouvernement refuse de faire dans les centres hospitaliers, il le fait désormais avec nos téléphones portables à travers le pistage numérique. Je dois signaler que le gouvernement a récemment annoncé la création de StopCovid, un projet visant à développer une application sur mobile afin de mobiliser certaines technologies numériques dans la lutte contre le Covid-19.
Dans la presse, on a pu noter que l’application retracera l’historique des relations sociales qui ont eu lieu dans les jours précédents. L’Exécutif nous explique que StopCovid préviendra les individus atteints de Covid-19 s’ils ont été en contact avec un tiers positif. Les personnes alertées pourraient ainsi se confiner plus strictement, se faire tester et bénéficier d’une prise en charge médicale. Selon l’Exécutif, l’enjeu est donc de tester massivement la population pour savoir si elle est contaminée ou non.
Cédrid O, le secrétaire d’Etat chargé du numérique, assure qu’aucune donnée ne sera transmise au gouvernement. Mais, comment lui faire confiance si on sait qu’il y a quelques jours, l’opérateur téléphonique Orange a transmis au gouvernement l’information selon laquelle 1 million de Franciliens avaient quitté Paris. Orange a obtenu ces informations en se basant essentiellement sur les données de ses abonnés.
Les Français veulent un dépistage massif que le gouvernement refuse (pour des raisons encore inconnues) préférant leur proposer un pistage massif qui passera inévitablement par la surveillance, l’espionnage et le vol de leurs données personnelles. La vie privée de millions de Français risque ainsi de se retrouver entre les mains de nos dirigeants, ce qui serait une violation totale de nos libertés les plus fondamentales.
Le pistage n’est pas la solution. La solution, nous la connaissons : « testez, testez, testez ! »