L’Etat français a publié ce 13 février un décret autorisant le ministère de l’Economie et des Finances à surveiller les activités des citoyens sur les réseaux sociaux afin de lutter contre la fraude fiscale. Une mesure qui est loin de faire l’unanimité
Le monde orwellien que George Orwell nous prédisait dans son fameux livre « 1984 » est bien là. Et désormais, l’Etat, disposant des pleins pouvoirs, se permet librement de fouiller dans nos vies privées pour y trouver la moindre faille qu’il exploitera pour nous punir sévèrement.
Il y a un an, personne n’aurait cru à cette réalité. Aujourd’hui, elle est bien là et il faudra faire avec. En effet, plusieurs médias ont révélé ce 18 février l’entrée en vigueur d’un décret d’application par lequel le fisc pourra surveiller les réseaux sociaux des citoyens afin de s’assurer que ces derniers n’ont pas fraudé dans leurs déclarations de revenus.
« Une mesure qui divise »
L’information a été révélée par plusieurs médias dont Europe 1. D’après cette source, la mesure va bientôt entrer en vigueur pour une expérimentation de trois ans. La même information a été confirmée par France Inter. « Avec le décret d’application publié le 13 février dernier, Bercy vient d’obtenir le dernier feu vert pour la mise en place d’un algorithme visant à détecter des publications sur internet, prouvant qu’un contribuable est coupable de fraude. Via des mots clés, ou des indications de date et de lieux, cet algorithme permettra de collecter automatiquement certaines données », note le média français.
Aussitôt révélée, la mesure suscite déjà une grosse inquiétude chez les défenseurs des libertés individuelles qui craignent qu’elle ne serve à espionner les données privées des citoyens. « Ce que l’on pourrait craindre, c’est que le fait de poster des données complètement anodines puisse se retourner contre vous de manière totalement aléatoire, parce que l’algorithme y aura déceler une faille au niveau fiscal », dénonce Me Thierry Vallat, avocat spécialiste en droit numérique interrogé par France Inter.
Pour lire le décret dans sa version originale, cliquez ici : Décret