Une étude menée par la Fondation Jean Jaurès alerte sur une vague de suicides à venir. Selon la Fondation, 20% des Français ont déjà pensé à se suicider durant la crise sanitaire
En France, le Coronavirus dont les effets ont été dévastateurs sur l’économie n’aboutira pas seulement à des pertes d’emplois. Dans le long terme, une vague de suicides semble inévitable et des centaines de Français pourraient, si la situation économique ne s’améliore pas, mettre fin à leurs jours.
C’est en tout le constat alarmant que dresse la Fondation Jean Jaurès dans une étude publiée sur son site ce 6 novembre et intitulée : « Suicide : l’autre vague à venir du Coronavirus? ». Les conclusions de l’étude sont effrayantes et les chiffres présentés par la fondation parlent d’eux-mêmes.
« La classe moyenne n’est pas épargnée »
Ainsi, d’après la fondation, « 20 % des personnes interrogées ont déjà envisagé sérieusement de se suicider, 25 % des artisans-commerçants ont envisagé sérieusement de se suicider, 27 % des chômeurs et des dirigeants d’entreprise ont envisagé sérieusement de se suicider. Parmi ceux qui ont envisagé de se suicider dans notre enquête, 25 % sont âgés entre 18 et 24 ans. Parmi les personnes qui ont envisagé de se suicider, 24 % sont des femmes de moins de 35 ans ».
La fondation note que c’est durant le confinement du mois de mars que beaucoup de Français, soucieux de leur situation sociale, se sont posés la question de mettre fin à leurs jours. Ainsi, 11% des personnes interrogées disent avoir sérieusement pensé de se suicider durant le confinement de mars et 17% ont eu des pensées suicidaires après le confinement.
« Les adolescents sont en première ligne »
Parmi les populations les plus touchées, figurent en première ligne les adolescents. Sur ce, l’étude dira : « les tentatives de suicide chez les adolescents sont si nombreuses que l’on pourrait presque affirmer que la tentative de suicide est devenue la marque de la crise de l’adolescence ».
Les pensées suicidaires ont aussi hanté la classe moyenne française qui a été très durement touchée par la crise. Ainsi, selon le rapport : « on retrouve pratiquement le même impact pour ce qui est des artisans-commerçants exposés au même risque économique que les dirigeants d’entreprise mais dans des secteurs d’activité plus spécifiques comme l’hôtellerie, la restauration, le tourisme. Si l’on regarde parmi les 20 % de Français qui déclarent avoir déjà envisagé sérieusement de se suicider dans leur vie, 17 % disent l’avoir envisagé depuis la fin du confinement. Sur ces 17 %, l’intention réelle de se suicider chez les artisans-commerçants depuis la fin du confinement est de 26 % (+9). Par ailleurs, quand on observe ceux qui ont déjà fait une tentative de suicide parmi ceux qui l’avaient envisagé (soit 20 % de l’échantillon), on observe que les artisans-commerçants sont 42 % à avoir connu l’expérience d’une tentative de suicide avec hospitalisation (contre 27 % en moyenne, et 26 % en 2016) ».
Face à la gravité de la situation, la fondation Jean Jaurès tire la sonnette d’alarme : « cette proportion représente le taux le plus élevé de notre enquête et donne à voir la gravité particulière de ces situations qui devraient alerter les pouvoirs publics ».
Pour lire le rapport dans sa version originale, cliquez ici : Fondation Jean Jaurès