L’Etat français a débloqué 115,5 milliards d’euros pour sauver les entreprises touchées par le Covid-19, mais n’a toujours pas les moyens de sauver l’hôpital qui croule sous une dette publique de 30 milliards
Pour éviter la faillite des grosses entreprises, ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la France, l’Etat a mis les mains à la poche. Ainsi, des milliers d’entreprises ont pu bénéficier du PGE (Prêt Garanti par l’Etat) en cours depuis le mois de mars.
Pour avoir une idée de ce déploiement massif de prêts, tournons-nous vers les chiffres fournis par Maya Atig, directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), lors d’une interview qu’elle a accordée à BFMTV. Les chiffres présentés sont tout simplement impressionnants.
« Le montant global des prêts avec la garantie de l’Etat est de 115,5 milliards d’euros. Ce qu’il faut retenir aussi, c’est que 560 196 entreprises, pour être très exacte, en ont bénéficié. C’est énorme. Donc, le déploiement a été massif de ce dispositif par lequel les banques ont prêté avec la garantie de l’Etat », dit-elle.
« Pas assez d’argent pour les hôpitaux »
Et d’ajouter : « il faut également noter que les banques ont accordé des moratoires sur le crédit tout à fait standards, qu’elles avaient réalisés auparavant et donc, ça c’est un soutien de trésorerie sur ces moratoires qui a permis aux entreprises de ne pas décaisser environ 20 milliards d’euros depuis 6 mois et donc, ce dispositif a également été un soutien très fort aux entreprises ».
Il convient de souligner que l’Etat français, dans cette grave crise qui a touché l’économie, ne s’est pas gênée d’appliquer la doctrine du « Too big to fail », très en vigueur aux Etats-Unis pour venir en aide aux grandes entreprises dont la faillite serait un désastre total pour le pays.
Ainsi, depuis avril, l’Etat a débloqué 7 milliards d’euros pour sauver Air France, 15 milliards d’euros pour Airbus, 600 millions d’euros pour Castorama et Brico Dépôt. Et la suite pourrait s’allonger. Pendant ce temps, très peu de solutions ont été proposées pour la reprise de la dette des hôpitaux publics estimés à 30 milliards d’euros, même si l’Etat a annoncé en novembre 2019 qu’il allait reprendre 10 milliards d’euros de cette dette en trois ans. Sur la situation des hôpitaux, le constat du site 20minutes est alarmant. En effet, en 2017, environ 6 hôpitaux sur 10 étaient en déficit budgétaire.