Le monde des finances n’a jamais été aussi heureux trois jours seulement après l’annonce du laboratoire Pfizer d’avoir découvert un vaccin efficace à 90% contre le Coronavirus. Depuis, les marchés financiers sont plongés dans une euphorie indescriptible. Les richissimes milliardaires se frottent les mains espérant ainsi voir leurs profits tripler dans les mois qui viennent et le PDG de Pfizer, Albert Bourla, a déjà vendu 5,6 milliards de dollars d’action.
Il n’y a aucun doute que le vaccin de Pfizer sera inoculé à quelque 100 millions d’individus vivant sur terre. Et celles et ceux qui refuseront de se faire vacciner risqueront de se retrouver sur le bord du chemin, totalement marginalisés du reste des Hommes. Il leur sera interdit l’accès à pratiquement tout. Mais, cela est un autre débat dont on reparlera le moment venu. D’ici là, une chose est tout de même certaine : pendant qu’une poignée de milliardaires jubilent, un devoir de mémoire s’impose à chacun d’entre nous.
En effet, il ne faut surtout pas oublier que ce laboratoire américain dont les vaccins sont aujourd’hui commandés par des richissimes Etats du monde occidental a détruit des familles entières en Afrique lorsqu’un de ses médicaments, testé sans autorisation, avait fait 11 morts au Nigeria.
Les faits remontent à 1996. A cette date, le géant pharmaceutique (pensant avoir affaire à des animaux) avait osé mener des tests thérapeutiques d’un médicament connu sous le nom de Trovan Floxacin au Nigeria, plus précisément dans l’Etat de Kano. Ces tests ont été menés sous couvert d’une action humanitaire dans le cadre de la lutte contre le méningite.
200 enfants nigérians avaient pris part à ces tests clandestins qui détruiront leurs vies à jamais car 11 enfants y ont perdu la vie et des dizaines d’autres sont aujourd’hui handicapés. Certains d’entre eux se sont retrouvés avec des troubles de la parole ou des lésions cérébrales, d’autres sont devenus sourds et muets.
Il a fallu des années d’investigations pour que le géant pharmaceutique américain finisse par courber l’échine en 2009 en acceptant d’indemniser les familles des victimes à hauteur de 75 millions de dollars. Quatre des familles concernées avaient touché chacune 175 000 dollars.
Le geste est certes symbolique, mais les vies arrachées le seront pour toujours et 11 ans après les faits, que personne ne s’étonne que les Africains rejettent en masse un vaccin fabriqué par un géant pharmaceutique qui a du sang sur les mains. Ce n’est pas du complotisme. C’est juste du bon sens.
Toutefois, que les choses soient très claires. Personne n’est contre le vaccin de Pfizer et s’il est aujourd’hui avéré que c’est l’unique panacée contre la pandémie, alors nous ne pouvons que nous réjouir de sa découverte. Cependant, compte tenu de ce qui vient d’être exposé dans cet article, l’Afrique a l’obligation de se méfier.
« Chat échaudé craint l’eau froide », dit l’adage. Et ce n’est pas faux.