Au Sénégal, 400 000 doses de vaccins risquent de finir dans les poubelles faute de volontaires à la vaccination. Au Nigeria, plus de 1 million de doses reçues de l’Occident ont été détruites ces derniers jours. Le Soudan du Sud a dû détruire 60 000 vaccins qui lui ont été offerts par ses partenaires occidentaux. Le Malawi a brûlé près de 20 000 doses périmées reçues de ses partenaires. La Namibie a détruit 154 000 doses reçues de l’Occident et la République Démocratique du Congo (RDC) a dû retourner à l’UNICEF 1,3 millions de doses de vaccins contre le Covid.
Le message est très clair : les Etats africains, partenaires de longue date de l’Occident, n’en peuvent plus de recevoir, en guise de dons, des vaccins dont la date de péremption est très proche
Le manque de confiance aux vaccins est en train de porter un gros de massue à la campagne vaccinale en Afrique. En effet, Lecourrier-du-soir.com avait fait état de 400 000 doses de vaccins susceptibles d’être jetées à la poubelle au Sénégal car une partie de la population refuse de se faire vacciner.
Le même problème vient de se produire dans un autre pays africain : le Nigeria. C’est en tout cas ce qu’ont révélé plusieurs sources fiables ces derniers jours. Ainsi, à en croire le média américain The Hill, plus d’1 million de vaccins ont été détruits. D’après la source, ce sont des doses d’AstraZeneca.
Expliquant les raisons l’ayant poussé à jeter ses doses de vaccin, Osagie Ehanire, ministre nigérian de la Santé, dit ne pas apprécier que les pays riches envoient des vaccins dont la date de péremption est très proche. « Le Nigeria décline poliment tous les dons de vaccins dont la date de péremption est proche », a-t-il fait savoir.
L’information a été confirmée par le média nigérian, The Nation. A en croire cette source, le gouvernement fédéral a procédé à la destruction de ces doses afin de rassurer ses concitoyens qu’ils se font vacciner avec des doses sûres. « Nous tenons à nos engagements envers les Nigérians d’être transparents sur la question des vaccins », a déclaré Faysal Shouaib, directeur de l’Agence Nationale de Développement de la Santé du Nigeria
Il convient de souligner que le Nigeria n’est pas le seul pays africain à procéder à la destruction des doses de vaccin. La Namibie aussi a fait pareil. En effet, début décembre, le média namibien, Namibian.com.na faisait état de la destruction de 154 000 doses reçues des partenaires occidentaux.
Mais, en mai dernier, c’est le président du Malawi, Lazarus Chakwera (dont le pays avait brûlé 20 000 doses) qui avait fait parler de lui lors d’une interview accordée à la chaîne américaine CNN. Interrogé sur les vaccins en Afrique, sa réponse avait fait le tour de la toile : « nous ne voulons pas que les gens pensent que nous prenons tous ce qui nous tombe dessus, même si c’est expiré. Les gens ne devraient pas penser que nous sommes une décharge ».
Ci-dessous la vidéo de l’interview avec la chaîne CNN