Israël a décidé de répondre à l’ultimatum que lui a fixé la Cour Pénale Internationale (CPI) qui l’accuse de crimes de guerre en Palestine. Pour l’Etat d’Israël qui n’a jamais ratifié le traité de Rome qui a donné naissance à la Cour, La Haye n’a aucune compétence pour le juger
Israël persiste et signe : la Cour Pénale Internationale n’a aucune compétence pour le juger. La position est claire et ferme et les autorités israéliennes vont l’annoncer à la Cour dans les jours qui viennent, comme l’ont révélé plusieurs médias israéliens ces derniers jours.
En effet, d’après le média israélien YnetNews, une source proche du gouvernement israélien a fait savoir que lors d’une réunion qui s’est déroulée ce jeudi, les autorités israéliennes se sont accordées à l’unanimité à ne pas reconnaître l’autorité de la Cour Pénale et ont ainsi refusé de coopérer avec elle.
« La CPI n’a aucune compétence pour intervenir dans cette affaire »
Toujours selon la même source, l’Etat d’Israël avait envisagé ouvrir une enquête sur les « crimes de guerre en Palestine » pour lesquels il est poursuivi par la CPI. Mais, des hauts fonctionnaires de l’armée ont mis le gouvernement en garde, lui faisant clairement savoir qu’une telle décision reviendrait à reconnaître le tribunal international.
Il convient de souligner que ce n’est pas la première fois que l’Etat d’Israël refuse de coopérer avec la CPI. En effet, en décembre 2019, répondant à Fatou Bensouda, procureure de la CPI qui menace de poursuivre l’Etat hébreux, Netanyahou avait martelé dans un communiqué : « la CPI n’a aucune compétence pour intervenir dans cette affaire. La CPI n’a que des compétences sur des demandes formulées par des Etats souverains. Il n’y a jamais eu d’Etat palestinien ».
Bénéficiant du soutien sans faille de l’administration Trump dans ce bras de fer qui l’oppose à la Cour, Israël s’attaquait violemment à l’institution. Cependant, avec l’arrivée de Biden qui a récemment levé les sanctions contre la CPI, l’Etat Hébreux joue la carte de la diplomatie et active tous ses réseaux pour faire tomber la décision de Bensouda.
D’ailleurs, ce 19 mars 2021, le président israélien, Reuven Rivlin, a écrit à Emmanuel Macron lui demandant de bloquer l’enquête de la Cour Pénale Internationale. “J’en appelle aux amis d’Israël et de la Palestine, en France et au-delà, à déclarer, et une bonne fois pour toute, que la voie qui conduit à la paix mène tout droit à Ramallah et à Jérusalem. Les détours par la CPI ou le Conseil des Droits de l’Homme sont contreproductifs et minent les chances d’un accord entre nous”, écrit-il.
Dans sa lettre, le président israélien prévient ouvertement la CPI que l’Etat Hébreux fera tout pour protéger les autorités israéliennes visées par la Cour Pénale Internationale. “Pour nous, ce n’est pas une affaire judiciaire abstraite. Les soldats et les civils que la Cour Pénale Internationale menace de poursuivre sont nos enfants et nos petit-enfants, nos voisins et nos amis. Nous ferons tout ce que nous pourrons pour les protéger comme ils nous ont protégés quand nous le leur avions demandé”, menace-t-il.