François Baroin, président de l’Association des maires de France et responsable politique de droite, a accordé une interview au JDD publiée ce dimanche 8 octobre 2017. Le maire de Troyes est revenu sur ses relations avec le parti LR (Les Républicains) et les attentes des maires de France d’Emmanuel Macron
Français Baroin dit regretter que les élus locaux expriment ouvertement leur colère envers Emmanuel Macron, mais reconnaît que l’été a été « meurtrier pour la relation de confiance entre l’Etat et les élus locaux ». « En campagne, Emmanuel Macron avait évoqué 10 milliards d’euros d’économies pour les collectivités territoriales. A peine élu, il nous demande 13 milliards », regrette-t-il.
Et d’ajouter : « puis le gouvernement gèle des crédits destinés à l’aide au développement des territoires ruraux et supprime la réserve parlementaire qui devrait permettre de financer des projets locaux. Arrive ensuite la suppression des emplois aidés. La confiance ne peut qu’être abîmée ».
« Nous utiliserons tous les moyens du droit pour nous opposer »
Sur la question des emplois aidés, François Baroin dénonce un « problème de non-respect de la parole de l’Etat ». Sur la question de savoir ce qu’il attend du chef de l’Etat, il répond : « il (Macron) doit corriger le tir sur la question du logement. Et tout réécrire avec les collectivités. Il est normal qu’il souhaite tenir son engagement de campagne sur la taxe d’habitation. Mais, couper dans les dotations tout en nous privant de ressources propres, ce n’est pas une politique ».
Il poursuit : « la Constitution dispose que notre République est ‘décentralisée’, or la décentralisation est mise en cause ; et elle consacre la ‘libre administration des collectivités territoriales’ or ce que se passe laisse augurer une remise en cause probable de ce principe. Si nécessaire, nous utiliserons tous les moyens du droit, notamment constitutionnel, pour nous opposer ».
« Je ne parraine personne »
Au JDD, François Baroin reproche à Macron d’avoir une vision des fonctionnaires de Bercy. « Je le crois sincère mais par sa formation et sa construction personnelle, il a la vision des fonctionnaires de Bercy : très centralisatrice et au fond passéiste, nostalgique d’un Etat tout-puissant où, d’en haut, on appuie sur une touche et la note sort forcément jute (…) ».
Au JDD, François Baroin est aussi revenu sur ses relations avec Les Républicains. A la question de savoir s’il parrainerait Laurent Wauquiez pour la présidence du parti, il rétorque : « j’ai mené tous les combats de la droite depuis vingt-cinq ans. Aujourd’hui, je n’aspire à aucune responsabilité partisane et je ne veux plus participer à ces débats internes. Je ne parraine personne. Et je n’aurais aucune position publique pour l’un ou l’autre. C’est aux militants de décider. »
Pour lire l’interview dans son intégralité, cliquez ici : JDD