Invité sur le plateau de LCI, Julien Dray, actuel porte-parole du Parti Socialiste (PS), a ouvertement demandé que Benoît Hamon, ex candidat du PS à la présidentielle, s’explique sur ses dépenses colossales lors de la dernière campagne présidentielle. Parlant de Jean-Luc Mélenchon, il estime que le chef de file de la France insoumise « ne se situe pas dans l’exercice du pouvoir, mais dans l’expression d’une radicalité »
Julien Dray fait encore parler de lui. Invité sur le plateau de LCI ce mercredi 9 août, le porte-parole du Parti Socialiste s’est prononcé sur plusieurs sujets. Julien Dray n’a pas hésité à se prononcer sur les dépenses de campagne du candidat Hamon qui, depuis, a quitté le PS en lançant sa propre formation « Mouvement du 1er Juillet ».
Répondant à la question de savoir si le PS est mort, Julien Dray dit : « non, je ne crois pas. Le PS est en difficulté. Ça, c’est incontestable. Il a été fragilisé par cette année qui vient de s’écouler. Est-ce qu’il va disparaître ? C’est une question. Il n’y a pas de formation politique qui peut dire qu’elle a vocation à être éternelle. Il y a une situation qui est difficile, il faut essayer de la surmonter. Est-ce qu’on va y arriver ? Je l’espère. Mais, c’est un combat ».
Sur la question de savoir si un parti en réanimation peut se permettre d’attendre aussi longtemps, avec un congrès prévu en 2018, il dira : « ma réponse est non. Au début, je pense que le premier secrétaire, Cambadélis, a voulu un calendrier un peu long, parce qu’il avait peur de règlements de comptes tous azimuts (…). Peut-être que ça a été utile dans un premier temps, mais avec le monde tel qu’il est aujourd’hui le PS ne peut pas se mettre en hibernation ». Julien Dray souhaite la tenue d’un congrès le plutôt possible.
« Mélenchon ne situe plus dans l’exercice du pouvoir »
Sur le plateau de LCI, le porte-parole du PS n’a pas manqué de lancer des piques à Jean-Luc Mélenchon qu’il accuse d’ « aller directement dans un affrontement frontal avec le Mouvement En Marche ». A la question de la journaliste qui lui demande si Mélenchon est toujours le meilleur à gauche, Julien Dray reconnaît que le chef de file de la France insoumise est « un excellent orateur », mais dira : « (…) Il ne situe plus dans l’exercice du pouvoir, mais il se situe dans l’expression d’une radicalité, dans l’organisation de cette radicalité et de cette contestation (…) ».
Sur la question du regard que François Hollande porte sur le PS, Julien Dray répond : « je ne suis pas son porte-parole et j’essaie d’éviter de traduire des conversations privées parce que c’est toujours désagréable pour lui comme pour moi. Mon sentiment, c’est qu’il est inquiet justement sur les questions qu’on vient d’évoquer, c’est-à-dire sur une disparition possible du PS ». Il ajoute que François Hollande « porte une part de responsabilité incontestable » dans la situation actuelle que traverse le PS.
« Moi, personnellement, j’ai toujours dit qu’il fallait qu’il y aille »
Julien Dray dit regretter que François Hollande ne se soit présenté pour un second mandat. « Moi, personnellement, j’ai toujours dit qu’il fallait qu’il y aille parce qu’il fallait défendre le bilan. Je ne suis pas sûr d’ailleurs que la campagne présidentielle se soit passée de la même manière », juge-t-il. Julien Dray souligne qu’il ne s’agit pas d’un manque de courage, mais plutôt d’ « une série d’événements circonstanciels qui se sont ajoutés les uns aux autres ».
Sur les dépenses faramineuses que Benoît Hamon a consacrées à sa campagne, l porte-parole du PS avoue avoir beaucoup d’interrogations sur la manière dont ce budget de la campagne présidentielle a été géré. Sur la question de savoir s’il faut demander des comptes à Hamon, Julien Dray est clair et précis.
« C’est beaucoup de sous pour un résultat très modeste »
« Il faut lui en demander. Oui, c’est normal. C’est la moindre des règles. Vous dépensez de l’argent qui ne vous appartient pas, qui appartient pour une part aux militants du Parti Socialiste ou qui va être gagé sur le patrimoine du PS. Donc, c’est la moindre des choses que de pouvoir venir s’expliquer. (…) Il y a un audit à faire, correcte et honnête. (…) C’est beaucoup de sous pour un résultat très modeste », déplore-t-il.
A la question de savoir si la refondation du PS passe par un changement de nom, Julien Dray souligne que la focalisation des gens ne se porte pas sur le mot « PS ». Il souhaite qu’une discipline nouvelle soit bâtie et qu’une identité socialiste soit redéfinie. Sur une éventuelle vente du siège du parti situé Rue Solferino, il dit ne pas être totalement convaincu par cette idée.
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