Le gouvernement espagnol a accordé à Carles Puigdemont, président de la Generalitat, un délai de huit jours pour revenir à sa déclaration d’indépendance prononcée ce mardi 10 octobre. Madrid exige du dirigeant catalan qu’il revienne à la légalité
Le bras de fer entre Madrid et la Catalogne n’a pas encore connu sa fin. En effet, quelques heures après l’annonce du président de la Generalitat, Carles Puigdemont, de suspendre la déclaration d’indépendance de la Catalogne après l’avoir proclamée, le gouvernement espagnol s’avoue certes vainqueur mais ne compte rien lâcher pour l’instant.
En effet, ce mercredi 11 octobre, devant les députés espagnols, Mariano Rajoy, premier ministre espagnol, a accordé un délai de huit jours à Carles Puigdemont pour qu’il clarifie sa position et revienne sur sa déclaration d’indépendance. Le gouvernement espagnol menace sérieusement d’appliquer l’article 155 de la Constitution pour résoudre cette crise constitutionnelle.
« Madrid pose l’article 155 sur la table »
Carles Puigdemont a ainsi jusqu’au 16 octobre pour répondre au gouvernement espagnol et jusqu’au 19 octobre pour revenir à la légalité. Le président de la Generalitat a immédiatement répondu ce mardi, à travers un twitte qui a suscité une vague de réactions dans les médias espagnols. « Tu demandes le dialogue et on te répond en mettant l’article 155 sur la table », a-t-il twitté.
Rappelons que le premier ministre espagnol n’est désormais plus seul dans sa volonté d’appliquer le 155. En effet, Mariano Rajoy vient d’obtenir le soutien de Pedro Sanchez, chef de file du PSOE (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol). Le premier ministre espagnol a accepté de mener une réforme de la Constitution espagnole qui devrait déboucher sur des élections autonomes.
« Vers des élections autonomes ? »
Là également, il risque d’avoir des accrochages entre Madrid et la Catalogne. Oriol Junqueras, vice-président de la Generalitat et conseiller économique de Puigdemont, dit écarter la tenue d’élections en Catalogne. « Moi, bien sûr, j’écarte (toute idée d’élection) et j’espère ne pas être le seul à l’écarter », a-t-il confié à la presse catalane.
Il convient de souligner que la situation devient de plus en plus compliquée pour Carles Puigdemont qui a été violemment critiqué par la CUP (Candidature d’Unité Populaire), parti indépendantiste qui avait pacté avec le président catalan pour obtenir l’indépendance de la Catalogne. Les membres de la CUP ont accusé le président catalan d’avoir changé les plans de la déclaration d’indépendance à la dernière minute.