Trois jours après l’échec de la proclamation de l’indépendance, les indépendances catalans sont fortement divisés. Le partis indépendantistes CUP (Candidature d’Unité Populaire) et ANC (Assemblée Nationale Catalane) exigent que Carles Puigdemont, président de la Generalitat, proclame l’indépendance de la Catalogne
Trois jours après l’échec de la proclamation de l’indépendance par Carles Puigdemont qui l’a suspendue quelques secondes après, les indépendantistes catalans sont très fortement divisés. En effet, la CUP (Candidature d’Unité Populaire), parti indépendantiste qui avait soutenu Carles Puigdemont pour l’organisation du référendum et la proclamation de l’indépendance de celle-ci en cas d’une victoire du « si » ne décolère pas.
Déçue par la suspension de l’indépendance par le président du gouvernement catalan, la CUP met pression sur Puigdemont et lui demande de proclamer sans délai la proclamation de la République Catalane. Dans une lettre adressée à Puigdemont, la CUP demande au chef du gouvernement de proclamer l’indépendance au nom du peuple catalan violemment réprimé par la police espagnole ce 1 octobre, date du référendum catalan.
« Notre force repose sur les gens, leurs besoins, leurs espoirs »
« Les gens représentent la seule structure solide dont dispose ce pays (…). Notre force repose sur les gens, leurs besoins, leurs espoirs », précise la lettre. Les signataires dénoncent les menaces qui pèsent sur le peuple catalan et souhaitent obtenir une indépendance qui permettrait à la Catalogne « d’être un acteur disposé à prendre en charge les droits civils et politiques de la population ».
Dans la lettre, les signataires ont évoqué l’article 155 que Madrid envisage d’appliquer pour prendre le contrôle du parlement catalan et suspendre l’autonomie de la Catalogne si les indépendantistes ne font pas marche arrière sur leur déclaration unilatérale d’indépendance de ce 10 octobre 2017.
« Maintenir la suspension de la déclaration d’indépendance n’a aucun sens »
« S’ils prétendent poursuivre l’application des prévisions de l’article 155 de la Constitution espagnole et s’ils veulent continuer à nous menacer et à nous mordre, qu’ils le fassent avec une République déjà proclamée », écrivent-ils. La CUP n’est pas le seul parti à demander la proclamation de la République catalane.
Cette même demande a en effet été formulée par l’ANC (Assemblée Nationale Catalane) qui a demandé à Carles Puigdemont de lever la suspension de la déclaration. « Maintenir la suspension de la déclaration d’indépendance n’a aucun sens. Pour cela, nous exigeons du Parlement qu’il lève la suspension et du président et du Gouvernement catalan qu’ils appliquent la loi de Transitoire juridique et constitutive de la République », a précisé un communiqué de l’ANC.
« L’article 155 sur la table »
Ces demandes interviennent au moment où les indépendantistes sont fortement divisés. Artur Mar, l’ancien président de la Generalitat, a fait savoir ce vendredi que la reconnaissance de l’indépendance de la Catalogne par la communauté internationale est « essentielle » pour proclamer l’indépendance de cette communauté autonome espagnole. Ce qui pour le moment est loin d’être le cas.
A Madrid, le gouvernement central espagnol reste campé sur sa position. Ce mardi 11 octobre, au lendemain de la proclamation de l’indépendance de la Catalogne, Mariano Rajoy, premier ministre espagnol, a demandé aux autorités catalanes qu’elles clarifient leur position et qu’elles précisent si elles ont bien déclaré l’indépendance ou pas. Le gouvernement espagnol a accordé à Puigdemont un délai de huit pour s’expliquer, sans quoi il appliquera l’article 155 de la Constitution.