Crise financière : en 2 mois, l’Etat a distribué 85 milliards à 500 000 entreprises, 10 fois plus que l’Allemagne

L’Etat français a octroyé, en 2 mois, 85 milliards d’euros à 500 000 entreprises dans le cadre de son plan de relance de l’économie 

L’Etat français a sorti le grand jeu pour éviter à tout prix que ne fassent faillite les « Too big to fail », ces grosses entreprises dont la fermeture serait un désastre total pour l’économie française qui titube. Et pour éviter que ce scénario n’ait lieu, l’Etat a distribué sans compter. Les sommes ont été faramineuses.

En tout cas, sur le plateau de BFMTV, Nicolas Dufourq, PDG de BPIFrance, a dévoilé des chiffres impressionnants. « Moi, je pense qu’on va être à 100 milliards d’euros de PGE (Prêt Garanti par l’Etat, ndlr). On est à 85 milliards ce matin pour 500 000 entreprises aujourd’hui », a-t-il révélé ce lundi.

Comparée à la France, l’Allemagne n’a garanti des prêts qu’à 55 000 entreprises, soit 10 fois moins. « A comparer au PGE de nos amis allemands qui ne touche que 55 000 entreprises. Donc, c’est un immense succès, un immense succès du système bancaire français parce que pour déployer 500 000 crédits en 2 mois, il faut imaginer la dépense d’énergie dans les 17 000 agences de l’ensemble des réseaux mutualistes et bancaires français », s’est-il réjoui.

« Le keynésianisme à l’Etat pur »

Sur le plateau de BFMTV Business, Nicolas Dufourq a été très clair : cette dette n’est pas un cadeau offert aux entreprises. « Cette dette, elle doit être remboursée. Le PGE doit être remboursé », a-t-il prévenu. Les révélations du PDG de BPIFrance interviennent au moment où l’économie traverse une crise sans précédent.

Une situation qui relance la doctrine du keynésianisme partout à travers le monde. Si aux Etats-Unis, c’est plus de 3 mille milliards de dollars qui ont déboursé pour sauver l’économie, en France, le montant peut atteindre les 300 milliards d’euros. Rappelons que parmi les secteurs qui ont déjà bénéficié de ce PGE, figurent Air France (7 milliards), Renault (5 milliards), l’Aéronautique (15 milliards), le tourisme (18 milliards), la French Tech (1,2 milliard), Conforama (600 millions)…