Mariano Rajoy, ex premier ministre espagnol et chef de file du Parti Populaire (PP), n’est plus premier ministre de l’Espagne. L’homme qui avait joui d’un fort soutien d’Emmanuel Macron au lendemain du référendum du 1er octobre en Catalogne a été fortement fragilisé par sa mauvaise gestion de la crise en Catalogne et les nombreux scandales de corruption au sein du parti populaire
Rajoy n’est plus premier ministre de l’Espagne. L’ex premier espagnol a été évincé de son poste ce vendredi après une motion de censure lancée par Pedro Sanchez, chef de file du parti de gauche (PSOE). L’affaire qui tient en haleine toute l’Espagne depuis plusieurs semaines a connu un épilogue ce vendredi.
Rajoy a reconnu sa défaite et a félicité son successeur, Pedro Sanchez qui, ce vendredi, pourrait devenir le nouveau premier ministre espagnol. « Je veux être le premier à féliciter Sanchez et en tant que démocrate, j’accepterai le résultat du vote mais je ne partage pas la manière dont les choses ont été faites », a déclaré l’ex premier ministre espagnol.
« Ce gouvernement écoutera la Catalogne »
Dans son discours d’adieu, Mariano Rajoy s’est réjoui de sa gestion du pays. « Ce fut un honneur d’avoir laissé l’Espagne dans une situation meilleure que celle dans laquelle elle était », se félicite-t-il. Son successeur, Pedro Sanchez a du pain sur la planche. Il a promis ce vendredi d’écouter la Catalogne. « Ce gouvernement écoutera la Catalogne », a assuré le chef de file du PSOE ce vendredi.
La démission de Mariano Rajoy intervient dans un contexte politique particulier marqué par une forte tension en Catalogne où une déclaration unilatérale de l’indépendance a eu lieu ce 27 octobre. Rappelons que Rajoy a été très fortement critiqué dans sa gestion de la crise catalane. Beaucoup d’analystes politiques en Espagne l’accusaient d’avoir été très docile envers les séparatistes.
Mais, sa chute a été accélérée par les scandales de corruption qui ont touché des personnalités de son propre parti. En effet, la condamnation d’importantes personnalités du PP dans une grave affaire de corruption communément appelée « affaire Gürtel » a été la goute qui a fait déborder le vase.
« Le Parti Populaire fragilisé par les scandales de corruption »
Dans cette grave affaire de corruption, le Parti Populaire a été condamné à verser 200 000 euros et des fortes condamnations pénales ont été émises contre les responsables. Francesco Correa, le cerveau de cette gigantesque opération qui s’est déroulée en 1999 et 2005, avait écopé d’une peine de prison de 51 ans. Luis Barcenas, ex trésorier du parti, avait été condamné à 33 ans de prison pour blanchiment.
Cette condamnation avait été prononcée quelques semaines après la chute de Cristina Cifuentes, présidente du parti populaire à Madrid. Cette dernière avait été poussée à quitter son poste après avoir falsifié un master universitaire. Tout un scandale de corruptions qui n’ont pas été digérées par les Espagnols qui ont été nombreux à exiger la démission de Rajoy. Une démission que celui-ci n’avait jamais voulue.