A moins de deux ans d’une élection présidentielle cruciale en France, la France Insoumise est sans aucun doute la bête à abattre et le système fera tout ce qui est en son pouvoir pour y arriver. En effet, la formation politique dirigée par Jean-Luc Mélenchon, qui était à deux doigts de se retrouver au deuxième tour de la présidentielle de 2017 face à Marine Le Pen, vit une persécution d’une violence inouïe.
Cette persécution est voulue et orchestrée par le système qui espère non seulement briser toute velléité d’alliance entre le Parti Socialiste et la France Insoumise à la prochaine présidentielle mais neutraliser une formation politique qui s’érige aujourd’hui comme l’unique espoir des électeurs de gauche. Et il faut dire que le contexte actuel est très propice à toute tentative de décapiter la France Insoumise.
En effet, nul n’ignore que la France traverse une crise politico-sociale sans précédent marquée par une vague d’attaques terroristes qui secouent le pays tout entier. Le 16 octobre, ce fut l’assassinat abject de Samuel Paty, professeur d’Histoire décapité en pleine rue. Le 29 octobre, une femme a été décapitée dans une église de Nice et le 31 octobre, une église orthodoxe basée à Lyon a été attaquée et le prêtre grièvement blessé.
Depuis le 16 octobre, le système, s’appuyant sur le soutien de personnalités politiques très influentes de la gauche libérale, a déclaré une guerre sans merci aux Insoumis. Pour la première fois, des éléments de cette gauche dite laïcard osent ouvertement prononcer la fameuse expression « islamo-gauchisme ». Jusqu’ici sa définition a toujours été floue. Mais, on peut facilement comprendre qu’elle désigne toutes les personnalités de gauche qui flirtent avec la communauté musulmane.
Depuis la décapitation de Paty, l’union républicaine s’est imposée pour éliminer tous les ennemis de la République et la première cible a immédiatement été la France Insoumise, parti de gauche qui défend, à juste titre, l’idée que l’islamisme est une véritable menace qu’il faut combattre mais qui, depuis des années, alerte sur le danger de se servir de ce combat comme faux prétexte pour s’en prendre aux musulmans de France ou détourner les Français de la crise sociale qui s’annonce.
Pour tuer la France Insoumise, des personnalités politiques de premier plan ont tenté de porter le dernier coup de poignard. Jean-Michel Blanquer, ministre français de l’Education, accuse ouvertement la France Insoumise d’ « islamo-gauchisme ». « Ce qu’on appelle l’islamo-gauchisme fait des ravages. Il fait des ravages à l’université, il fait des ravages quand l’Unef cède à ce type de chose, il fait des ravages quand dans les rangs de la France Insoumise, vous avez des gens qui sont de ce courant-là et s’affichent comme tels. Ces gens-là favorisent une idéologie qui ensuite, de loin en loin, mène au pire », affirmait-il sur Europe 1 le 22 octobre.
Deux jours plutôt, c’était au tour de Manuel Valls, ex premier ministre de François Hollande, de dénoncer la « lâcheté » de Jean-Luc Mélenchon en réaction à la mort du professeur Paty. » Jean-Luc Mélenchon a une part de responsabilité dans cette lâcheté qu’il y a eu de la part de la gauche », disait l’ancien premier ministre socialiste.
Et le 25 octobre, sur CNews, Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, n’hésite pas à son tour à s’en prendre au leader de la France Insoumise. « Jean-Luc Mélenchon a un discours trouble (…). Il ne condamne jamais », déplorait-elle ajoutant que la France Insoumise n’est pas été claire sur la question de la laïcité.
Cela ne devrait surprendre personne que la France Insoumise devienne subitement la bête à abattre. Car, au fond, si le système est convaincu qu’il n’y aura aucune union à droite au cas où Emmanuel Macron arrivait à se retrouver face à Marine Le Pen en 2022, à gauche, la menace d’une union est bien réelle. Il y a certes une ligne qui sépare Insoumis et socialistes. Cependant, dans l’hypothèse d’un second tour Mélenchon-Le Pen, il y a de très forte chance qu’une partie de la gauche dite libérale apporte son soutien à Mélenchon.
La droite n’est plus une menace. Elle est totalement divisée et désaxée. Les Républicains peinent à trouver un candidat pour la présidentielle et aucun membre du parti LR n’ose aujourd’hui appeler à une union avec Le Pen pour faire face à Emmanuel Macron. Au contraire, le parti est même devenu l’annexe de la Macronie qui y puise les meilleurs éléments pour gouverner la France. Parmi eux, on peut citer : Darmanin, Le Maire, Castex…
La France Insoumise représente le « péril rouge » qui terrorise le système et il est évident que dans la guerre contre l’islamisme radical, il y a une véritable stratégie mise en place pour la décapiter en l’accusant (à tort ou à raison) de sympathiser avec les musulmans. Et l’usage de l’expression « islamo-gauchisme », jadis uniquement utilisé dans la sphère d’extrême-droite vient confirmer la thèse de l’assassinat programmé d’un parti politique qui, malgré les récentes crises endogènes, parvient à tenir tête au système.
La thèse d’un assassinat de la France Insoumise est d’autant plus crédible qu’Emmanuel Macron et son gouvernement sont conscients qu’il y a une véritable crise sociale qui guette la France où la pandémie a déjà provoqué des centaines de licenciements en un laps de temps record et une hausse du chômage. Macron est donc conscient que seule la gauche incarnée par Jean-Luc Mélenchon pourrait tirer les marrons du feu si jamais une crise sociale venait à exploser. Et tous les signaux indiquent qu’une révolte sociale est inévitable.
La lutte contre l’islamisme a été donc une immense opportunité pour déclencher une guerre sans merci contre la France Insoumise, en la diabolisant et en la vilipendant dans les médias. Pour le moment, le parti fait preuve de résilience. Mais, pour combien de temps? Le système veut se débarrasser des Insoumis avant 2022 et il est prêt à payer le prix pour y arriver.