David M. Friedman, ambassadeur des Etats-Unis en Israël, a évoqué, dans une interview accordée au New York Times, la possibilité qu’Israël annexe une partie de la Cisjordanie
La question de l’annexion de la Cisjordanie est à nouveau soulevée. En effet, un mois après la promesse du premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, d’annexer la Cisjordanie une fois réélu premier ministre, c’est désormais l’administration Trump qui évoque cette possibilité.
En effet, dans une interview accordée au New York Times, David M. Friedman, ambassadeur des Etats-Unis en Israël, estime qu’Israël a bien le droit d’annexer cette partie. « Sous certaines circonstances, je pense qu’Israël a la droit de retenir une partie, mais pas toute, de la Cisjordanie », a-t-il déclaré.
« Nous n’en avons aucune idée »
A la question de savoir quelle serait la réaction des Etats-Unis si Netanyahou venait à annexer la Cisjordanie, David M. Friedman préfère maintenir le flou. « Nous n’en avons aucune idée jusqu’à ce que nous connaissions le prix d’une telle annexion, son sens, son importance pour Israël, son importance pour la région et si elle ne crée pas davantage de problèmes qu’elle n’en résout », dit-il.
Dans l’interview accordée au New York Times, l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël s’est durement attaqué aux Palestiniens qui ont décidé de boycotter la conférence économique de Bahreïn qui se tiendra le 25 et 26 juin 2019. Une conférence que les Palestiniens ont d’ores et déjà qualifiée de corruption pour acheter leurs voix.
« Il n’y aura aucune participation palestinienne »
« Tout Palestinien qui prendrait part (à cette conférence, ndlr) ne serait rien d’autre qu’un collaborateur des Américains et d’Israël », a averti Ahmed Majdalani, ministre palestinien du développement social. « Il n’y aura aucune participation palestinienne à l’atelier de Mahama », a-t-il ajouté.
Pour l’administration américaine, l’attitude des Palestiniens est injuste. « C’est injuste que les Palestiniens décrivent cela comme une corruption ou une tentative d’acheter les aspirations nationales. Ce n’est pas cela du tout. C’est une tentative de donner vie à leurs aspirations en créant une économie viable », martèle Friedman.
« La Fin de l’Etat d’Israël ? »
Rappelons que l’idée d’annexer la Cisjordanie ne date pas d’aujourd’hui. En effet, en avril dernier, à quelques jours des élections législatives israéliennes, Netanyahou avait menacé de le faire en cas de victoire. « Nous y travaillons », disait le premier ministre israélien répondant à une éventuelle annexion de cette partie de la Palestine.
Promesse sérieuse ou tentative de gagner les voix de l’extrême-droite israélienne ? En tout cas, l’annexion de la Cisjordanie est loin de faire l’unanimité. En effet, en 2017, Aleyet Shaked, ministre israélienne de la Justice, avait tiré la sonnette d’alarme sur une décision périlleuse. Pour elle, ce serait tout simplement la fin de l’Etat d’Israël.