Les médias américains ont révélé ce samedi 4 janvier 2017 que l’administration Trump a déjà rejeté 100 000 visas depuis l’annonce du décret anti-réfugié ce vendredi 27 janvier. Le Département d’Etat conteste les chiffres et souligne que pas plus de 60 000 visas ont été rejetés
Plus de 100 000 visas ont été rejetés depuis le décret anti-réfugié de Donald Trump signé le vendredi 27 janvier. L’information émane de plusieurs médias américains dont NBC News et CNN qui citent tous deux un avocat du Département américain de la Justice. L’avocat a fait ses révélations ce vendredi.
Toutefois, les chiffres ont été très vite contestés par le Département de la Justice qui précise que seuls quelques 60 000 visas ont été provisoirement rejetés par le Décret Exécutif ». D’après les médias américains, les chiffres ont été révélés après qu’un tribunal de Virginie a autorisé son Etat à se joindre à une motion pour soutenir une plainte contre le décret anti-réfugié.
« La sécurité nationale est une de nos priorités »
Dans un email adressé à la chaîne NBC News, William Cocks du Département d’Etat précise : « pas plus que 60 000 individus ont vu leurs visas rejeter provisoirement en conformité avec le décret. Nous reconnaissons que ces individus se sentent temporairement gênés alors que nous sommes en train de revoir le décret ».
Il ajoute dans son email : « pour placer ce chiffre dans son contexte, nous avons délivré 11 millions de visas à des réfugiés et des non réfugiés au cours de l’année fiscale 2015. Comme toujours, la sécurité nationale est une de nos priorités au moment où nous délivrons des visas ».
« Les tribunaux américains en colère »
Dans l’Etat de Virginie, la juge Leonie Brinkema a demandé que les noms de toutes les personnes à qui le gouvernement américain a refusé le visa ou qui sont sommées de quitter le territoire américain soient inscrits sur une liste. La juge Brinkema se dit scandalisée par le nombre de personnes touchées par le décret, espérant une issue favorable à ce sujet.
Dans les différents Etats américains, l’indignation des juges est à son comble. A New York et à Massachussetts, les juges fédéraux ont donné l’ordre aux officiers en charge de réguler les frontières de ne pas arrêter ou déporter des voyageurs qui, avant, avaient été autorisés à entrer sur le territoire américain.
« Aziz contre Trump »
NBC News nous apprend également que ce vendredi un juge fédéral de Detroit a ordonné une décision au nom de la Ligue des Droits Civils Arabo-Américains réaffirmant que le décret anti-réfugié de Donald Trump ne s’applique pas aux détenteurs de titres de séjour, y compris les détenteurs de « Green Card » vivant sur le territoire américain.
Ce mardi 31 janvier, le ministre de la Justice de l’Etat de Virginie, Mark Herring, a lancé une motion demandant que son Etat puisse se joindre à la plainte « Aziz vs Trump », une plainte déposée au nom de 60 personnes qui sont soit des résidents sans papiers sur le territoire ou des détenteurs de visas à qui on a refusé de fouler le sol américain.
Mark Herring dénonce que des élèves et des étudiants ne puissent pas retourner poursuivre leurs études en Virginie. Il explique que des professeurs, des chercheurs, des employés et des hommes d’affaires ont été durement touchés par ce décret et ne peuvent pour le moment pas entrer aux Etats-Unis ou se trouveront dans l’impossible de fouler le sol américain à leur retour.