Le président syrien, Bachar al-Assad, a accordé ce samedi 11 mars 2017 une interview exclusive à la chaîne de télévision chinoise Phoenix TV. Dans son interview, il s’est sévèrement attaqué au déploiement de militaires américains sur le sol syrien, accusant ainsi les Etats-Unis d’être des « envahisseurs »
Le président syrien, Bachar al-Assad, s’est montré très critique au déploiement des forces américaines sur son territoire et n’hésite à pas condamner cette décision de Washington. Bachar al-Assad, dans une interview exclusive accordée à la chaîne de télévision chinoise Phoenix TV, a parlé d’une « invasion ».
A la question du journaliste de savoir si c’est lui qui a autorisé le déploiement des forces américaines dans la localité de Manjeb en Syrie, le président Assad rétorque : « non, non. Toutes les forces étrangères qui débarquent en Syrie sans notre invitation et notre consultation ou notre permission, ce sont des envahisseurs, qu’elles soient américaines, turques ou toute autre troupe ».
« Ils sont très bons à créer des problèmes et à détruire »
Le président syrien ajoute : « nous ne pensons pas que cela va aider. Que vont-t-elles faire ? Combattre Etat Islamique ? Les Américains ont perdu presque perdu toutes les guerres. Ils ont perdu en Irak, ils ont dû se retirer à la fin. Même en Somalie, sans parler du Vietnam et de l’Afghanistan dans le passé. Ils ne réussissent pas là où ils envoient des troupes, ils ne créent que le bordel. Ils sont très bons à créer des problèmes et à détruire, mais ils sont très mauvais à trouver des solutions ».
Dans son interview, le président syrien s’est sévèrement attaqué aux pays occidentaux membres du Conseil de Sécurité de l’ONU qu’il accuse de vouloir faire tomber tous les gouvernements du monde. « S’ils le pouvaient, ils changeraient tous les gouvernements dans le monde, qu’ils soient petits ou grands lorsque ces gouvernements essaient d’être indépendants », souligne Bachar Al-assad qui a salué le soutien de la Russie et de la Chine apporté à son gouvernement.
Répondant aux questions de la chaîne syrienne, le président Assad a parlé du film « Les Casques Blancs », réalisé par Orlando Van Einsiedel et qui a remporté l’Oscar du meilleur court métrage documentaire. Il s’agit en effet de quelque 3 000 volontaires qui opèrent dans 120 centres dans huit provinces syriennes, uniquement en territoire rebelle, selon Lemonde.fr. Une récompense qui ne manque pas d’étonner le président syrien.
« Le prix Nobel…sont tous des récompenses politisés »
« D’abord, nous devons féliciter al-Nosra pour avoir remporté le premier Oscar », ironise Bachar al-Assad. Et d’ajouter : « c’est un événement sans précédent que l’Occident décerne un Oscar à Al-Qaïda, c’est incroyable et c’est une autre preuve que les Oscars, le prix Nobel…sont tous des récompenses politisés. C’est comme cela que je le vois ».
« L’histoire des casques blancs est très simple, c’est un lifting du Front al-Nosra en Syrie, pour transformer leurs vilains visages en des visages plus humanitaires, c’est tout. Vous avez plusieurs vidéos sur internet et bien sûr des images diffusées par les Casques Blancs eux-mêmes qui accusent les Casques Blancs de terrorisme, où l’on voit les personnes portant des casques blancs célébrant devant des corps de soldats syriens morts », ajoute-t-il.
« La complexité de cette guerre réside dans l’intervention étrangère »
Sur la question de savoir combien de temps durera la guerre, le président syrien rétorque : « sans intervention étrangère, cela ne prendra que quelques mois. Ce n’est pas très compliqué sur le plan interne. La complexité de cette guerre réside dans l’intervention étrangère. C’est cela le problème. Mais face à cette intervention, la bonne chose que nous avons gagnée pendant la guerre est l’unité de la société ».
Il convient de rappeler que les Etats-Unis ont déployé d’importantes troupes militaires en Syrie cette semaine. La nouvelle a été confirmée par les médias américains ce jeudi. D’après Al-Jazeera, environ 500 troupes seront déployées sur le sol syrien. Ce déploiement entre dans le cadre de la politique de l’administration Trump de lutter contre le groupe terroriste Etat Islamique.
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