Egypte : le parlement donne son feu vert à une intervention militaire du général Al-Sissi en Libye

Le parlement égyptien a approuvé ce lundi 20 juillet le déploiement de troupes militaires en Libye, pays voisin en guerre civile depuis 2011

Al-Sissi, l’homme fort du Caire, a désormais les coudées franches pour déployer ses troupes en Libye comme il avait menacé de le faire il y a quelques semaines. Ce qui paraissait une simple menace risque à présent de se concrétiser après ce qui vient de passer au parlement égyptien ces dernières heures.

En effet, ce lundi, le parlement égyptien a approuvé à l’unanimité le déploiement de troupes égyptiennes sur le sol libyen. Dans un communiqué dont une partie a été citée par le médias égyptiens Ahram, on pouvait lire : « le parlement a approuvé, à l’unanimité, l’envoi d’éléments des forces armées égyptiennes dans des combats en dehors des frontières d’Egypte afin de défendre la sécurité nationale d’Egypte ».

« Egypte ne renonce pas à ses droits »

Et d’ajouter : « la nation d’Egypte, tout au long de l’histoire, a prôné la paix, mais elle n’accepte pas les infiltrations et elle ne renonce pas à ses droits. L’Egypte est tout à fait capable de défendre toute seule ses intérêts, ses frères et sœurs de tout danger ou menace. Les forces armées et les hauts responsables (de l’armée, ndlr) ont la licence constitutionnelle et légale pour déterminer quand et où répondre à ces dangers et à ses menaces ».

L’approbation du parlement égyptien d’autoriser un déploiement militaire en Libye intervient un mois après les menaces du général Abdel Fattah Al-Sissi d’intervenir militairement dans un pays frontalier en proie à une guerre civile dans laquelle plusieurs puissances étrangères sont ouvertement impliquées. Parmi elles, les pays du Golfe, les Etats-Unis, la France, la Turquie, l’Italie ou encore la Russie.

« Une intervention militaire extrêmement dangereuse »

Pour rappel, ce 20 juin, le président égyptien, lors d’une allocution tenue en marge d’une rencontre avec l’armée, n’avait pas mâché ses mots. “Il y a beaucoup d’activités dans la partie ouest du pays au niveau de la frontière avec la Libye”, avait-t-il déclaré. Et d’ajouter : “toutes les forces étrangères et leurs mercenaires doivent immédiatement quitter la Libye et toutes les milices doivent être désarmées”.

Tout comme le général Haftar, le président égyptien joue la carte de la présence terroriste pour légitimer son intervention dans un pays étranger. Cependant, une telle intervention pourrait avoir des conséquences désastreuses dans une région devenue, ces dernières années, une véritable poudrière.