Michael Bloomberg, ancien maire de New York et richissime homme d’affaires américain, veut acheter la présidentielle américaine et est prêt, pour cela, à déverser une pluie de dollars sur la campagne
Il a très peu d’arguments à faire valoir pour devenir futur président des Etats-Unis. Et, en termes d’idéologie, il est volage. Il a été Républicain avant de devenir Démocrate et peut retourner sa veste à tout moment. La Démocratie est un mot vide de sens pour lui. L’homme pense que seul l’argent suffit à accéder au sommet de la gloire.
Ce mardi 3 mars est le baptême de feu pour Michael Bloomberg, le plus riche candidat à une élection américaine. Sa fortune est estimée à 55,4 milliards de dollars. Depuis le début des primaires démocrates, le milliardaire a catégoriquement refusé de se présenter après avoir évalué les risques que cela implique pour sa campagne. Bloomberg veut devenir candidat du parti démocrate pour la présidentielle. Mais sans arguments convaincants, il préfère acheter son investiture.
Le candidat nage sur un fleuve d’argent et dépense sans compter. Pour remporter le Super Tuesday qui se joue ce mardi et durant lequel 14 Etats sont en jeu, il a déjà débloqué 217 millions de dollars dans des publicités qui passent à la radio, à la télévision et sur les réseaux sociaux. Pendant ce temps, son rival Bernie Sanders, largement donné favori, n’a pu dépenser que 16 millions de dollars et Joe Biden, lui, n’a jusqu’ici pu débourser que 1,3 million de dollars.
« 500 millions de dollar »
Depuis le début du mois de février, Michael Bloomberg a déjà dépensé 500 millions de dollars. L’ex maire de New York se fiche royalement des résultats du Super Tuesday. Il se dit certain qu’aucun des candidats favoris (Bernie Sanders and Joe Biden) n’arrivera à obtenir le nombre de délégués nécessaires (1 991 délégués) pour devenir candidat du parti. Il table déjà sur une « Convention Négociée ».
Qu’est qu’une Convention Négociée (Brokered Convention) ? En fait, si aucun des candidats n’arrive à obtenir les 1 991 délégués nécessaires, le parti sera obligé de les départager. On remet les compteurs à zéro et celui ou celle qui obtient le plus de délégués dévient candidat du parti. Ce qui est dangereux avec la Convention Négociée est qu’une fois les compteurs remis à zéro, celui ou celle qui avait pourtant le plus grand nombre de délégués perd tout. Commence désormais une série de négociations. Et c’est là où les sous peuvent être efficaces.
Richissime homme d’affaires et magnat des médias, Mike Bloomberg sait que ce moment viendra et n’attend que cela pour imposer sa force à coup de millions de dollars. Sa stratégie n’a jamais été de convaincre mais plutôt d’acheter. A quelques heures d’un Super Tuesday qui tient en haleine des millions d’électeurs démocrates, le milliardaire a déjà aiguisé son couteau financier. Ça passe ou ça casse !