Emplois fictifs et comptabilité occulte : le JDD dévoile les grosses magouilles de l’UMP au Sénat

Le JDD a dévoilé ce dimanche 12 mars 2017 une comptabilité occulte et des emplois fictifs au sein du groupe UMP au Sénat. Un système occulte qui permettait à des dizaines de sénateurs de rémunérer leurs assistants parlementaires

A quelques semaines de la présidentielle, la droite française n’a jamais été aussi malmenée. Après le « Penelopegate » qui a assené un coup dur à la campagne de François Fillon, c’est autour du parti UMP, ex nom des Républicains, d’être cloué au pilori. Une révélation faite par le JDD (Journal du Dimanche) n’arrange en rien les affaires de la droite.

Dans un article publié sur son site ce dimanche et intitulé « Groupe UMP au Sénat : une comptabilité occulte et des emplois fictifs », le JDD révèle que le parti UMP, fondé par l’ancien président Jacques Chirac, avait en effet mis en place un système occulte entre 2002 et 2014 qui permettait à des dizaines de sénateurs de récupérer une partie du salaire.

« Il s’agit d’un reliquat de 9 000 euros mensuel par élu »

Le JDD précise que le juge René Cros, en charge de l’affaire, est « en train de mettre à jour tout un système de financement ». D’après le média français, une perquisition menée au Palais du Luxembourg a permis de découvrir une comptabilité occulte au sein du groupe. « Cette comptabilité sous forme de tableaux remplis de noms et de chiffres a longtemps été tenue par Jocelyne S », proche de l’UMP, rapport JDD.

Le journal Lexpress.fr, qui cite le rapport du JDD, a ajouté que l’opération a été surnommée « la ristourne ». Il s’agit en effet d’un système de rétrocession qui aurait permis à plusieurs sénateurs de rémunérer leurs assistants parlementaires. Il s’agit d’un reliquat de 9 000 euros mensuel par élu.

« En août 2010, 40 sénateurs UMP auraient versé leur reliquat au groupe UMP »

Dans son article, le JDD fait des révélations de taille. « Une dizaine de sénateurs rémunéraient ainsi sur leur quota d’assistants des collaborateurs qu’ils mettaient en réalité à la disposition du groupe parlementaire. Puis, l’UMP reversait en sous-main à ces sénateurs une partie des salaires de leurs collaborateurs détachés ! ».

D’après le JDD, en août 2010, 40 sénateurs UMP auraient versé leur reliquat au groupe UMP. Les montants sont révélés par le Journal Du Dimanche qui parle de sommes allant de 150 euros à 6 000 euros.  Une ristourne juteuse qui aurait permis à l’UMP de dégager chaque mois quelque 100 000 euros sur une période de 12 ans.

« François Fillon aurait bénéficié de la ristourne »

Aussitôt révélée, l’affaire suscite un tsunami médiatique. Gérard Larcher, président du Sénat, dit n’avoir pas été au courant. Il est important de souligner que cette affaire avait été évoquée en début février par Mediapart qui accusait François Fillon d’avoir touché des chèques entre 2005 et 2007 alors qu’il siégeait au Sénat. Mediapart accusait Fillon d’avoir en effet touché deux chèques d’un montant de 3 221,73 euros et 3 205,41 euros.

L’affaire risque de porter un nouveau coup dur à la campagne de François Fillon, largement fragilisé par l’affaire « Penelopegate ». Ce dimanche, Luc Chatel, porte-parole de la campagne de Fillon a dénoncé une « campagne de caniveau ». « Ça devient insupportable », a-t-il réagi ce dimanche sur Europe 1. Il est important de préciser que les sommes non utilisées sont censées rester dans les caisses du Sénat ou être remises aux groupes parlementaires.