François Bayrou qui a annoncé sa démission de son poste de ministre de la Justice a tenu une conférence de presse ce mercredi 21 Juin 2017. Face à la presse, il s’est dit victime d’une campagne de dénonciations
Quelques heures après l’annonce de sa démission, François Bayrou, ex ministre de la Justice, s’est adressé à la presse pour expliquer les raisons de son départ du gouvernement d’Emmanuel Macon. Dans son discours, le chef de file du MoDem dit avoir été en charge d’un ministre « passionnant ».
Mais, face à la presse, François Bayrou n’a pas hésité à dénoncer une campagne contre son parti. « (…) Mais, dans le même temps et j’imagine que c’est par hasard, une campagne s’est développée à base de dénonciations anonymes cherchant à accuser le MoDem que je préside d’avoir mis en place un système d’emplois fictifs », dit-il.
« Nous n’avons jamais eu d’emplois fictifs »
Face à la presse, il persiste et signe. Son parti n’a jamais eu d’emplois fictifs. « Nous n’avons jamais eu d’emplois fictifs. Toutes celles et tous ceux qui travaillent au MoDem avaient contrats de travail et fiches de paie et cela sera aisé à prouver », martèle-t-il, ajoutant avoir une « absolue confiance dans la justice ».
Pour le chef de file du MoDem, il n’y a aucun doute qu’il a été la véritable cible. « Je n’ai aucun doute, bien que mon nom n’ait jamais été cité dans cette enquête (…) que j’étais de ces dénonciations la véritable cible dans le but de décrédibiliser la parole du ministre qui devait porter cette loi. Il y a en effet un certain nombre de forces et de puissances pour qui la moralisation de la vie publique serait un obstacle à leur influence et à leur lobby », dit-il.
« Je n’accepte pas de vivre sans liberté de parole »
François Bayrou n’a pas hésité de revenir sur ses rapports conflictuels avec la presse. « (…) Toute remarque faite en privé, même modérée, parfaitement justifiée sur certaines méthodes journalistiques, est immédiatement regardée comme une pression dénoncée comme telle comme si la liberté de justice et de jugement était à sens unique et que le citoyen était uniquement obligé de subir certaines pratiques sans même pouvoir formuler son désaccord », déplore-t-il.
Il continue : « je n’accepte pas de vivre sans liberté de parole. Je n’accepte pas d’être condamné au silence lorsque l’honneur de ceux que je représente est en jeu. (…) L’honneur, la probité, la décence, tout cela paraît chaque jour un peu plus dévalué dans le débat publique français ».
« Cette situation exposait le Président de la République et le gouvernement »
François Bayrou insinue avoir refusé d’exposer le Président Macron et son gouvernement. « (…) De surcroît, cette situation exposait le Président de la République et le gouvernement. L’on devinait bien que le débat qui se prépare au Parlement avait, par ces polémiques, d’être détourné de son sens. Or, c’est une loi à laquelle je tiens beaucoup, à laquelle j’ai beaucoup donné (…) J’en ai donc tiré les conclusions. Je choisis la liberté de jugement et la liberté de parole », souligne-t-il.
Le chef de file du MoDem qui a fait part de ses craintes concernant la place de la dénonciation en France dira : « si une dénonciation anonyme et non fondée, reprise dans cette cocotte-minute que constituent réseaux sociaux, justice et médias suffit à provoquer de telles vagues, comment se défend-t-on ? Pour l’instant, il n’existe aucune défense et je pense que cette question mérite d’être posée ».
« Emmanuel Macron est une chance pour notre pays »
Parlant d’Emmanuel Macron, il dira : « ma conviction est que l’élection d’Emmanuel Macron est une chance pour notre pays et une chance pour l’Europe et pour l’équilibre du monde. Ma certitude est qu’il est à la hauteur de la fonction. Il a besoin d’une majorité large et d’une majorité où le pluralisme ne sera pas un vain mot ».
A la question d’un journaliste de savoir comment il compte contrattaquer, il affirme ne pas vouloir entrer dans un « débat sur ces affirmations ». Face à la presse, Bayrou révèle avoir lui-même pris la décision de quitter le gouvernement il y a quinze jours. « Je suis allé voir le Président de la République pour lui proposer cette décision », affirme-t-il.
« Ce serait logique »
François Bayrou écarte toute hypothèse de rupture entre lui et Emmanuel Macron. « J’ai donc tout à fait l’intention de l’aider. Mais, je crois que je l’aiderai mieux avec ma liberté de parole que je l’aurais aidé bâillonné et au demeurant il se trouve que le bâillon n’est pas mon sport préféré », lance-t-il avec humour.
Sur la question de savoir s’il y aura des ministres MoDem dans le prochain gouvernement, le chef de file du MoDem estime que « ce serait logique », mais ajoute que c’est au Président de la République de répondre à cette question sur proposition du Premier ministre, Edouard Philippe.
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