En réponse à la décision de Madrid de laisser entrer le chef du Front Polisario en Espagne pour y suivre des traitements, le Maroc a décidé, à son tour, d’accorder l’asile politique à Carles Puigdemont, leader séparatiste catalan en exil en Belgique depuis la déclaration avortée de l’indépendance de la Catalogne en 2017
Assiste-t-on aux prémisses d’une guerre diplomatique entre le Maroc et l’Espagne? Trop tôt de prédire un tel scénario, mais ce qui est tout de même sûr est que le royaume chérifien ne digère pas la présence du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, en Espagne où il est hospitalisé des suites du Covid-19.
En effet, fin avril dernier, plusieurs médias espagnols avaient révélé la présence de l’indépendantiste sahraoui dans ce pays. D’après LaRioja.com, Brahim Ghali a été hospitalisé dans un hôpital de Logroño sous une fausse identité afin d’éviter que les autorités espagnoles ne l’expulsent de leur pays où il est poursuivi pour violation des droits de l’homme.
Depuis, les relations entre Rabat et Madrid ne sont plus au beau fixe comme le démontrent une série de décisions prises par Rabat ces dernières heures dont la suspension d’une rencontre entre autorités marocaines et espagnoles portant sur les relations commerciales entre les deux pays. Et ce n’est pas tout. Dans cette guerre diplomatique contre le royaume espagnol qui vient tout juste de débuter, le Maroc veut punir sévèrement Madrid pour avoir commis une gravissime erreur.
« Le Maroc offre l’asile politique à Carles Puigdemont »
En effet, d’après le média MiddleEastMonitor.com qui cite une source proche du ministère marocain des Affaires étrangères, Rabat a décidé, en guise de représailles, d’accorder l’asile politique à Carles Puigdemont, leader indépendantiste catalan, en exil en Belgique depuis 2017, date à laquelle il avait proclamé de manière unilatérale l’indépendance de la Catalogne.
Il convient de rappeler que l’entrée en Espagne de Brahim Ghali intervient dans un contexte diplomatique très tendu pour le Maroc qui veut à tout prix maintenir sa souveraineté sur le Sahara Occidental. Dans ce bras de fer, le Maroc est soutenu par plusieurs pays qui ont récemment ouvert un consulat à Dakhla. Et en décembre dernier, peu après la normalisation diplomatique entre le Maroc et Israël, l’administration Trump avait rajouté le Sahara dans la carte du Maroc, offrant ainsi à Rabat une victoire symbolique.