Le ministère de l’Intérieur somme les policiers à rendre les masques de FFP2 dont ils disposent aux agences sanitaires régionales (ASR). Une décision qui plonge les syndicats de police dans une colère noire
En pleine guerre contre le coronavirus, l’Etat lâche la police en lui réquisitionnant ses masques. C’est en tout cas ce qu’ont annoncé plusieurs médias ce jeudi qui révèlent que le ministère de l’Intérieur a demandé aux policiers de rendre leurs masques FFP2 aux agences sanitaires régionales.
Selon Ouest-France, le ministère de l’intérieur justifie cette décision par la fait que les « services du ministère de l’Intérieur, notamment la police et la gendarmerie nationales, ont pour leur part été dotés de masques chirurgicaux en application de cette même doctrine fixée au niveau interministériel ».
Une décision qui arrive au très mauvais moment où les policiers ont besoin de se protéger pour assurer leur mission de contrôle des citoyens ne respectant pas le confinement. Dans un twitte publié il y a quelques heures, un syndicat de police a dénoncé la décision accusant le gouvernement de les « sacrifier ».
« Les policiers sont sacrifiés »
« Guerre des masques : face à la propagation du Covid-19, Place Beauvau (ministère de l’intérieur, ndlr) demande que tous les masques FFP2 dispos dans les services de police soient reversés au ARS. Il y a donc bien pénurie de masques et les policiers sont sacrifiés », déplore le syndicat.
Guerre des masques : face à la propagation du #COVIDー19 , @Place_Beauvau demande que tous les masques #FFP2 dispos dans les services de police soient reversés aux #ARS . Il y a donc bien pénurie de masques, et les policiers sont sacrifiés ! #confinementjour9 #CoronaPandemie
— Commissaires de la Police Nationale SCPN (@ScpnCommissaire) March 25, 2020
Ce jeudi, dans un communiqué de presse, l’intersyndicale Alliance Police Nationale a ouvertement menacé de ne plus poursuivre les contrôles du confinement. « L’intersyndicale lance un avertissement solennel au ministre : si les moyens de protection font défaut dans les services, les policiers ne feront que les missions réellement urgentes et ne procéderont plus au contrôle du confinement », peut-on lire.
La lune de miel entre policiers et Etat a-t-elle subitement pris fin ? Pourtant, il y a une année, en pleine crise des Gilets Jaunes, les relations entre les deux étaient très bonnes. En effet, plusieurs revendications mises sur la table par les syndicats de police avaient été satisfaites par l’Etat. Désormais, face à la pandémie, les policiers semblent être totalement abandonnés par les autorités censées assurer leur protection.