Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’en est sévèrement pris à l’Europe ce dimanche 19 mars 2017 lors d’une marche à Istanbul. S’adressant à ses partisans, le président turc a tenu un discours anti-Européen d’une rare violence, allant jusqu’à évoquer les chambres à gaz
Erdogan est-il en guerre contre l’Europe ? En tout cas, une semaine après avoir qualifié les Pays-Bas de « vestiges du nazisme », le président turc n’arrête pas de déverser sa colère sur les dirigeants du vieux continent. Ce dimanche, il s’en est sévèrement pris à l’Allemagne et aux Pays-Bas pour avoir interdit la campagne de ses ministres sur l’amendement de la Constitution turque.
Ce dimanche, il a accusé les pays européens de lutter contre la Turquie. « Ce qui se passe en Europe ces derniers jours montre le combat contre mon pays (…). Ceux qui essaient de nous attaquer avec leurs hommes, avec leurs terroristes qu’ils soutiennent et arment, avec leurs espions payés à des milliards de dollars sont sur le terrain. Mes frères et sœurs, la mascarade est finie », a-t-il lancé à ses partisans lors d’un meeting à Istanbul.
« Ils mettent de côté la diplomatie »
Il ajoute : « ils mettent de côté la diplomatie, ils ne cachent pas leurs intentions et ne peuvent pas cacher la gêne qu’ils ressentent envers la Turquie qui devient de plus en plus forte ». Dans son discours, le président turc s’en prend aux pays européens qu’il accuse de soutenir l’opposition turque.
« Ils mènent ouvertement une campagne de ‘non’ à travers les « UNE » qu’ils publient en turc. Ils allouent de grandes salles, des places publiques à des terroristes qui disent ‘non’ et ils ne peuvent pas tolérer le mot ‘oui’ », a-t-il lancé à ses partisans faisant allusion aux médias turcs qui ont relayé la crise diplomatique entre l’Allemagne et la Turquie suite au refus de ce pays d’autoriser des campagnes de ministres turcs sur son sol.
« S’ils n’avaient pas honte, ils raviveraient les chambres à gaz »
Dans son discours, le président turc accuse les pays européens d’adopter « de pratiques nazies ». « Ils affichent leur haine qu’ils ont accumulée pendant des années contre notre pays, contre notre nation et même contre les musulmans sur des écrans de télé et des « une » de journaux quotidiens », dénonce-t-il.
Le président revient sur un discours qu’il avait tenu il y a quelques jours dans lequel il invitait les ressortissants turcs à procréer. Il justifie cette position par le fait que les pays européens « menacent de réduire » la population turque. « Ils sont gênés par mes mots, ce sont vos citoyens, ils peuvent donner naissance à deux enfants ou cinq. S’ils n’avaient pas honte, ils raviveraient les chambres à gaz », déclare-t-il.
« La Turquie qui cède face à vos menaces et à votre tyrannie n’existe plus »
Il lance un avertissement à l’Europe : « je dis à ceux qui utilisent une main de fer dans un gant de velours que ces jours sont finis. La Turquie qui cède face à vos menaces et à votre tyrannie n’existe plus. Nous ne laisserons aucun de nos citoyens se faire blesser. Tout pays qui essaiera de faire cela fera face aux conséquences ».
Il va plus loin, mettant l’Europe en garde contre le refus de laisser entrer un média turc Daily Sabah au parlement européen. « Ce sont eux qui ne veulent pas laisser Daily Sabah entrer dans le parlement européen. Ils sont en train de voter une loi sur cela. S’ils ne laissent pas entrer un journal national, vous verrez les représailles en Turquie », avertit-il.