Ce lundi 16 octobre, le président de la Generalitat, Carles Puigdemont, a adressé une lettre à Mariano Rajoy, premier ministre espagnol, lui demandant de privilégier le dialogue. Puigdemont avait jusqu’à ce lundi pour clarifier sa position sur le fait de savoir s’il a bien proclamé l’indépendance de la Catalogne ce lundi 10 octobre ou non. Non satisfait de la réponse de Puigdemont, Madrid menace sérieusement d’appliquer l’article 155 de la Constitution qui pourrait suspendre le statut d’autonomie de la Catalogne
La crise politique en Espagne est loin de connaître sa fin et entre le gouvernement central de Madrid et celui de la Catalogne, le bras de fer s’accentue de plus en plus. Alors que Mariano Rajoy avait accordé un délai de huit jours (qui arrive à échéance ce lundi) à Puigdemont pour clarifier sa position de savoir s’il a bien proclamé l’indépendance ou non, le chef du gouvernement catalan joue encore les prolongations en maintenant une position très floue.
Dans une lettre adressée à Mariano Rajoy et publiée par La Vanguardia, Carles Puigdemont demande au Premier ministre espagnol de dialoguer. « La situation que nous vivons en Catalogne est telle qu’elle exige des réponses et des solutions politiques qui soient à la hauteur ».
Et d’ajouter : « ma lettre veut contribuer à obtenir ce type de réponses qui sont celles que nous demande la majorité de la société et celles qu’on attend en Europe ». Pour le président de la Generalitat, il n’y a pas d’autres moyens de résoudre la crise politique que « par le dialogue, la négociation et l’accord ».
« Ne laissons pas la situation se détériorer davantage »
Dans sa lettre, Carles Puigdemont se dit surpris que le premier ministre espagnol veuille appliquer l’article 155 de la Constitution. « Dans ce sens, j’ai été surpris que, dans votre lettre du 11 octobre, vous ayez annoncé la volonté de votre gouvernement de mettre en marche l’article 155 de la Constitution pour suspendre l’autonomie du gouvernement de la Catalogne », explique-t-il.
Le président de la Catalogne invite Mariano Rajoy à une rencontre pour apaiser la situation. « La seconde demande est que nous fixions, dès que possible, une réunion qui nous permettra d’explorer les premiers accords. Ne laissons pas la situation se détériorer davantage. Avec de la bonne volonté, reconnaissant qu’il y a un problème et le regardant en face, je suis sûr que nous pouvons trouver le chemin de la solution », écrit Puigdemont.
« L’économie espagnole en subit les conséquences »
A Madrid, le gouvernement espagnol considère que la réponse de Puigdemont n’est pas valide. L’ambigüité de la réponse du gouvernement catalan ne passe pas. « Ce n’était pas très difficile de dire oui ou non au fait qu’il avait déclaré l’indépendance », a commenté Soraya Saenz de Santamaria, vice-présidente du gouvernement espagnol. Le gouvernement espagnol accorde ainsi un second délai au président catalan jusqu’à jeudi. Sans réponse, Madrid entend appliquer l’article 155 de la Constitution.
Rappelons que la crise politique qui secoue l’Espagne ces dernières semaines risque de plonger l’économie de ce pays dans le chaos. Ce lundi, la bourse de Madrid a connu une chute de 0,7%. Si la crise persiste, la situation économique pourrait sérieusement en pâtir, d’après les spécialistes économiques.
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