La guerre est déclarée entre la CIA et Wikileaks. La confrontation entre le service de renseignement américain et le lanceur d’alerte a éclaté depuis le 7 mars 2017, date à laquelle Wikileaks avait révélé des méthodes d’espionnage très sophistiquées de la CIA
Entre Wikileaks et la CIA, la guerre est déclarée. La guerre des mots a en effet commencé ce 13 avril 2017 lorsque le directeur de la CIA, Mike Pompeo, avait accusé Wikileaks d’ « être un service de renseignement » à la solde de la Russie. S’adressant à la presse, Mike Pompeo avait fait des déclarations qui n’ont pas été du goût de Julian Assange, patron de Wikileaks.
« Wikileaks fonctionne comme une agence de renseignement étrangère et parle comme une agence de renseignement étrangère. Il est temps d’appeler Wikileaks par son nom », avait dit Mike Pompe, en marge d’un événement qui s’est déroulé au Centre des Etudes Stratégiques et Internationales.
« Notre défense ne sera pas statique »
Le patron de la CIA ne s’est pas arrêté là. Il a également tenu des propos très durs envers Julian Assange, fondateur de Wikileaks qu’il a traité d’ « imposture » et de « lâche qui se cache derrière un écran ». Parlant d’Edward Snowden, Mike Pompeo avait traité l’ex agent de la NSA de ne prôner que sa « célébrité ».
Face à la presse, Mike Pompe avait affirmé que les Etats-Unis devaient se tenir prêts à faire face à l’ennemi. « Notre défense ne sera pas statique. Nous avons besoin d’être aussi intelligents et innovateurs que les ennemis auxquels nous faisons face », avait-t-il martelé en marge de l’événement.
« Des actes idiots de la CIA qui ont mené à la mort, à l’exil et au terrorisme »
Ce vendredi, Wikileaks a immédiatement répondu à Mike Pompeo. D’après Julian Assange, les propos du chef de la CIA est une menace à la liberté d’expression. « Les déclarations de Mike Pompeo ont cherché non seulement à menacer Wikileaks et Julian Assange, mais à miner le Premier Amendement et les notions fondamentales qui sont intrinsèques à la démocratie américaine », a précisé un communiqué de Wikileaks.
Wikileaks va plus loin accusant la CIA de mentir. « L’histoire a montré le danger d’autoriser la CIA ou toute autre agence de renseignement dont le modus operandi comprend la tromperie et le mensonge d’être le seule arbitre de ce qui est vrai et de ce qui est prudent. Autrement dit, nous risquons d’assister tous les jours à des actes idiots de la CIA qui ont mené à la mort, à l’exil, à la dictature et au terrorisme ».
« 8 761 documents »
Il est important de souligner que le bras de fer entre la CIA et Wikileaks a commencé il y a plusieurs années. Toutefois, il s’est accru ces derniers mois à la suite de la publication d’une série de fuites par Wikileaks révélant les méthodes d’espionnage de la CIA. Wikileaks avait en effet révélé une série de fuites comprenant 8 761 documents provenant de réseaux isolés hautement sécurisés opérant à l’intérieur de centre de renseignement de la CIA, en Virginie.
Dans le document en question, Wikileaks avait fait savoir que la CIA avait perdu le contrôle de son arsenal d’espionnage, un immense arsenal comprenant des logiciels malveillants, des virus, des chevaux de Troie, des programmes informatiques armés, des systèmes de logiciels malveillants contrôlés à distance et des documents associés. Wikileaks avait obtenu ces documents par le biais de de hackeurs.