Etats-Unis : l’organisatrice de la « Journée Sans Femme » arrêtée et déchue de sa nationalité

Rasmea Youssef Odeh, femme d’origine palestinienne et co-organisatrice de la fameuse marche « Journée Sans Femme » est reconnue coupable pour avoir participé à deux attentats terroristes en 1970. Sa nationalité américaine, obtenue en 2004, lui a été retirée

Le 8 mars marque la « Journée Internationale de la Femme ». Un événement d’une importance capitale célébrée dans presque tous les pays du monde. Mais, à une semaine de ce jour symbolique, un fait marquant attire l’attention du monde entier. Il s’agit en effet de l’organisation d’une journée appelée « Journée Sans Femme ».

L’une des co-organisatrices n’est autre que Rasmea Youssef Odeh, citoyenne palestinienne. D’après le média Independent Journal Review, elle encourage les participants à cette journée à prendre un jour de congé, à faire leurs courses dans les petits magasins gérés par des femmes ou des gens de la minorité, à porter des habits rouges pour montrer leur soutien à cette initiative.

« Une nouvelle vague de militantisme féminin »

Dans une lettre adressée au journal britannique The Guardian, Rasmea appelle à « une nouvelle vague de militantisme féministe ». Un bémol : la co-organisatrice de ce mouvement est dans de beaux draps car d’après plusieurs médias, elle a été condamnée en 1970 pour sa participation à deux attentats terroristes qui ont eu lieu en 1969 en Israël.

L’un des attentats à la bombe s’est produit dans un supermarché de Jérusalem. Il avait fait deux morts (des étudiants israéliens) et neuf blessés. La seconde bombe a été retrouvée avant d’être désarmée au niveau du Consulat britannique. D’après Independent Journal Reivew, Rasmea avait reconnu sa participation dans ces deux attentats.

« Elle obtient la nationalité américaine en 2004 »

Mais, ceux qui la soutiennent affirment que Rasmea avait avoué avoir pris part à ces deux attentats terroristes pour échapper à la torture et aux agressions sexuelles dont elle était victime en prison de la part des soldats israéliens. Ses arguments ne convainquent pas la justice car du matériel utilisé pour fabriquer une bombe artisanale a été retrouvé chez elle.

Au bout de dix ans derrière les barreaux, elle recouvre finalement sa liberté d’une prison israélienne dans le cadre d’un programme d’échange de prisonniers. En 1990, elle réussit à émigrer vers les Etats-Unis où elle obtient la nationalité américaine en 2004. Mais, ce n’est pas la fin de son calvaire.

« Rasmea Youssef Odeh a été condamnée à 18 mois de prison »

Elle sera arrêtée en 2013 pour avoir dissimulé durant sa demande de visa qu’elle avait des liens avec le Front Populaire de Libération de la Palestine, considéré comme mouvement terroriste. Rasmea sera emprisonnée sous les ordres des autorités en charge de l’immigration aux Etats-Unis.

D’après Independent Journal Review, Rasmea Youssef Odeh a été condamnée à 18 mois de prison. Elle est désormais déchue de sa nationalité américaine et a reçu l’ordre de quitter le territoire américain. Cependant, rien ne l’empêche de s’exprimer. Elle encourage de nombreux groupes de femmes à résister au leader du monde libre.