En déplacement à Kiev ce jeudi, James Mattis, secrétaire américain à la Défense, a fait savoir que les Etats-Unis étudient sérieusement la possibilité d’envoyer des armes létales à l’Ukraine afin d’aider ce pays à se protéger contre une éventuelle agression en provenance de la Russie
A quoi jouent les Etats-Unis en Europe de l’Est ? En déplacement en Ukraine, le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a clairement indiqué la volonté de Washington d’envoyer des armes lourdes à l’Ukraine pour faire face, selon lui, aux agressions de son voisin russe.
En marge d’une conférence de presse avec le président ukrainien, Petr Poroshenko, James Mattis a tenté de justifier la décision américaine d’armer l’Ukraine. Il rejette toute idée de provocation. « Les armes de défense ne sont pas provocatrices à moins que vous ne soyez un agresseur et l’Ukraine n’est clairement pas un agresseur puisque c’est dans son territoire que se déroulent les combats », a-t-il martelé.
« 3 000 troupes russes sur son territoire dans la région de Donbass ? »
D’après le New York Times, le Département d’Etat et le Département à la Défense ont suggéré que les Etats-Unis envoient des chars de combat Javelin et d’autres armes de défense à l’Ukraine pour se renforcer afin de pouvoir faire face à une éventuelle attaque de la part de la Russie.
Le président ukrainien a salué la volonté de Washington d’envoyer des armes létales qu’il considère être un bon moyen pour dissuader la Russie. Le président ukrainien a aussi fait savoir que ses services de renseignement ont détecté la présence d’au moins 3 000 troupes russes sur son territoire dans la région de Donbass.
« Une décision sans précédent »
D’après Kiev Post, média ukrainien, le gouvernement américain avait approuvé une aide de 175 millions de dollars d’équipements destinés aux troupes ukrainiennes, ce qui placerait l’aide totale des Etats-Unis à ce pays à 750 millions de dollars ces deux dernières années. Il convient néanmoins de noter que la décision de l’administration Trump diffère de celle de son prédécesseur.
En effet, l’administration Obama avait refusé de fournir des armes à l’Ukraine, craignant que cette décision ne soit perçue par la Russie comme une provocation. Angela Merkel, chancelière allemande, est aussi sur cette même ligne. Elle s’était opposée à l’envoi d’armes à l’Ukraine craignant qu’une telle décision n’aggrave une situation déjà très tendue.