Theresa May pourrait bientôt démissionner de son poste de première ministre de la Grande-Bretagne. La décision d’Andrea Leadsom, une des ministres, annoncée ce mercredi a mis fin au suspense
Theresa May est dos au mur. Alors que la Grande-Bretagne vote aux Européennes ce 23 mai, tous les yeux sont braqués sur une première ministre de plus en plus malmenée aussi bien par ses adversaires que dans son propre camp. Le coup est d’autant plus dur pour Theresa May que ce mercredi 22 mai sa collaboratrice Andrea Leadsom a annoncé sa démission de son poste de ministre chargée des relations avec le Parlement.
Dans une lettre adressée à la première ministre britannique ce mercredi, Andrea Leadsom a dénoncé la proposition de May d’organiser un second référendum sur le Brexit. « J’ai toujours maintenu l’idée qu’un second référendum diviserait le pays et je ne soutiens pas la proposition faite par le gouvernement allant dans ce sens », a-t-elle écrit.
Cette démission intervenue à la veille des Européennes fragilise davantage une première ministre de plus en plus isolée et qui a déjà perdu plusieurs soutiens ces derniers mois. Rappelons que le 15 novembre dernier, Dominic Raab, à l’époque ministre en charge du Brexit, avait démissionné dénonçant les termes de l’accord signés entre la Grande-Bretagne et l’UE.
Mais déjà, le 09 juillet 2018, deux poids lourds du gouvernement May avaient rendu le tablier : David Davis (ex ministre en charge du Brexit) et Boris Johnson (ex ministre des Affaires étrangères). Les deux avaient sévèrement critiqué la politique de Theresa May sur le Brexit et Boris Johnson était allé plus loin, annonçant la mort du Brexit. « Ce rêve est en train de mourir, asphyxié par des doutes inutiles », écrivait l’ex chef de la diplomatie britannique.
Ce 23 mai, alors que le pays se dirige aux urnes dans une élection cruciale pour son avenir politique et économique, la presse a porté un dernier coup de poignard à May. En effet, dans un édito écrit par Laura Kuenssberg et publié par la BBC, la journaliste se demande si May est toujours au pouvoir. « Theresa May est en fonction, mais est-elle au pouvoir ? », s’interroge-t-elle.
Selon Laura Kuenssberg qui dit s’être entretenue avec plusieurs parlementaires du camp de Theresa May, il est fort probable que cette dernière quitte son poste en fin de semaine. La journaliste explique que la nouvelle proposition faite par la première ministre et qui inclue un second référendum sur le Brexit passe très mal. « Si la proposition tombe, elle tombe aussi », prédit-elle.
La BBC n’a pas été la seule à se poser la question de l’avenir de May en politique. Le Telegraph aussi. Ce jeudi, dans un édito publié par la rédaction du média anglais, le départ de May est presque perçu comme une obligation. « Theresa May doit partir. Maintenant. C’est une urgence nationale », a titré le Telegraph.
Dans un brûlot publié ce 22 mai et intitulé : « Theresa May est l’incarnation de tout ce qui va mal dans la vie politique britannique », le Telegraph a été extrêmement sévère envers la première ministre. « Si Theresa May avait une once de dignité, elle l’aurait démissionné. Elle a ruiné le parti Conservateur, favorisé le retour de Nigel Farage et son Accord sur le Brexit qui fait honte n’a aucune chance de passer au Parlement », pouvait-on lire.
La situation est d’autant préoccupante pour Theresa May que les sondages annoncent une victoire de Nigel Farage, chef de file du parti pro-Brexit Ukip, aux Européennes. En effet, d’après les derniers sondages, le parti de Farage est crédité de 32%. Une victoire de Nigel Farage mettrait May dans une situation très inconfortable.
Face à la gravité de la situation, le gouvernement britannique a jugé bon de retarder la publication de sa nouvelle proposition sur le Brexit. Celle-ci sera finalement débattue en Juin alors qu’elle devait être présentée ce vendredi 24 mai. Il faudra surtout souligner que la démission d’Andrea Leadsom a été fatale pour May qui, désormais, n’a plus d’autre choix que de faire ses valises.